Une nouvelle fois, l’Égypte s’enfonce dans la crise politique. Les manifestants ont notamment fait leur retour sur la place Tahrir pour protester contre l’élargissement des pouvoirs du président Mohamed Morsi. Ce mouvement n’est pas sans rappeler celui qui avait précédé la chute d’Hosni Moubarak, en janvier-février 2011. En témoigne une image brandie par bien des manifestants, montrant un visage composé pour moitié de celui de Moubarak et pour moitié de celui de Morsi.
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• Des slogans qui rappellent quelque chose. Les manifestants n'exigent pas seulement de Mohamed Morsi qu’il retire le décret lui accordant des pouvoirs exceptionnels : ils réclament aussi son départ. "Morsi, va-t-en, Morsi, dégage !", scandent-ils, reprenant la formule qui visait Hosni Moubarak il y a encore quelques mois, ou criant : "le peuple veut la chute du régime", raconte Afrik.com.
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>> Les manifestants en 2011 :
>> Les manifestants en 2012 :
• Morsi, un pharaon lui aussi. Mohamed El-Baradei, ex-directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique et figure de l’opposition en Égypte, lance régulièrement de violentes charges contre Mohamed Morsi sur son compte Twitter. "Aujourd’hui, Morsi a usurpé tous les pouvoirs de l’État et s’est lui-même nommé nouveau pharaon de l’Égypte", fulminait-il le 22 novembre, jour de l’annonce du décret présidentiel qui a mis le feu aux poudres. C'est le mot "pharaon" qui a fait réagir, car il était auparavant employé pour désigner Hosni Moubarak. Quelques jours plus tard, Mohamed El-Baradei dénonçait la "brutalité épouvantable de la police" contre les manifestants, ajoutant, pour écarter définitivement tous les doutes : "le régime répressif de Moubarak est bien vivant".
Morsi today usurped all state powers & appointed himself Egypt's new pharaoh. A major blow to the revolution that cld have dire consequences— Mohamed ElBaradei (@ElBaradei) November 22, 2012
"Aujourd’hui, Morsi a usurpé tous les pouvoirs de l’État et s’est lui-même nommé nouveau pharaon de l’Égypte. Un coup majeur pour la révolution, qui pourrait avoir de terribles conséquences".
Appalling police brutality against demonstrators continues unabated. Mubarak's repressive regime alive and well— Mohamed ElBaradei (@ElBaradei) November 24, 2012
"L'épouvantable brutalité de la police contre les manifestants est toujours aussi intense. Le régime répressif de Moubarak est bien vivant".
• La place Tahrir, lieu symbolique. C’est autour du palais présidentiel, à Héliopolis, en banlieue du Caire, que se rassemblent les manifestants. Mais ils sont aussi nombreux à occuper la place Tahrir, une image qui rappelle évidemment des souvenirs. Ce lieu hautement emblématique du soulèvement contre Hosni Moubarak a été à nouveau pris d’assaut par les opposants au régime, qui dénoncent une dérive autoritaire.
>> La place Tahrir début février 2011 :
>> La place Tahrir en décembre 2012 :
• Les mêmes victimes. Sur la place Tahrir, Abou Mouhab, père d’une victime tuée pendant la révolution contre Hosni Moubarak, confie son désarroi au micro d’Europe 1 : "je suis tellement triste, car je me demande pourquoi mon fils est mort". "Il faut croire au rêve d’un État démocratique. Continuez la révolution ! Je compte sur tout le peuple pour réaliser ce rêve", lance-t-il.