L’INFO. Les forces de sécurité disaient vouloir éviter tout bain de sang. Et pourtant, c’est bien ce qu’il s’est passé en Egypte. Elles ont donné l’assaut mercredi contre les rassemblements des partisans de l’ancien président islamiste Mohamed Morsi au Caire, déclenchant des violences qui ont fait au moins une centaine de morts dans l’ensemble du pays.
• Les bulldozers
C'est une des images les plus symboliques de cette journée sanglante en Egypte. Une affiche de Mohamed Morsi, l'ex-président issu des Frères musulmans qui a été destitué, est emportée par les bulldozers des forces de sécurité sur la place Rabaa al-Adawiya.
Les forces de l'ordre sont arrivées à l'aube alors que des hélicoptères survolaient la zone. La police a tiré des grenades lacrymogènes dans le camp et des bulldozers ont fait tomber les barricades de fortune faites de sacs de sable et de tas de pierres. Lorsque l'assaut des forces de l'ordre a été lancé, les habitants du quartier, dans les tourbillons des gaz lacrymogène, n'ont rien pu faire.
• Les forces de sécurité en action
Alors que plusieurs milliers de manifestants pro-Morsi se réveillaient à peine, des policiers, parfois masqués, ont envahi le camp, mettant le feu à des tentes. D'abord les gaz lacrymogènes et les flammes, puis les balles.
En plus des hommes habillés de noir arrivés dans des véhicules blindés et des hélicoptères de la police qui survolaient la zone, des tireurs embusqués étaient déployés sur les toits des immeubles alentour.
• Des morts et des blessés au Caire
Les opérations de la police et de l'armée pour disperser les manifestants partisans du président Morsi ont fait mercredi près de 280 morts, a affirmé le ministère de la Santé. Les Frères musulmans parlent eux de 2.200 morts et plus de 10.000 blessés.
• Les supporters de Morsi.
La place Rabaa al-Adawiya, la plus importante des deux places occupées au Caire par les partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi, est désormais "totalement sous contrôle" des autorités, selon un responsable de la sécurité. Pour le Premier ministre égyptien Hazem Beblawi, la police a agi avec "la plus grande retenue".