L'opposition a accusé vendredi les alliés islamistes du président Mohamed Morsi de chercher à la museler au lendemain de la décision du parquet d'ouvrir une enquête pour sédition concernant trois de ses plus hauts responsables.
Il s'agit de l'ancien secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, de l'ex-directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed El Baradeï, par ailleurs prix Nobel de la paix, et du leader de la gauche nassérienne Hamdin Sabahi. Amr Moussa et Hamdin Sabahi s'étaient présentés contre Mohamed Morsi à l'élection présidentielle de juin remportée par le candidat des Frères musulmans.
D'après le bureau du procureur, les trois sont soupçonnés d'avoir incité leurs partisans à se soulever pour renverser le successeur de Hosni Moubarak, déposé en février 2011 dans la tourmente de la "révolution du Nil". Les détracteurs du nouveau "raïs" voient dans cette démarche une tentative pour les bâillonner et ont juré de continuer leur combat.
"Je crois que tout ceci est orchestré par la direction de la confrérie", a déclaré à l'agence Reuters Hussein Abdel Ghani, porte-parole de la principale coalition de l'opposition.
Ahmed Sobeih, porte-parole du Parti de la liberté et de la justice, vitrine politique des Frères, a quant à lui rejeté l'accusation. "Il faut en finir avec ce langage d'accusations mutuelles", a-t-il dit.
L'enquête visant les trois opposants intervient un mois après le limogeage par le chef de l'Etat du procureur général d'Egypte, Abdel Maguid Mahmoud, qui a longtemps exercé ce poste sous l'ère Moubarak.