Saad al Katatni, président de l'Assemblée égyptienne et membre des Frères musulmans, s'est vivement pris mardi à un élu d'un petit parti salafiste qui venait de lancer un appel à la prière en plein débat parlementaire.
"Vous n'êtes pas plus musulman que moi", a-t-il lancé à Mamdouh Ismaïl, député du parti Asala, l'accusant d'avoir violé le protocole en interrompant les débats. La séance était retransmise en direct à la télévision.
"Il y a des mosquées pour lancer l'appel à la prière. Cette chambre est faite pour discuter", a poursuivi Saad al Katatni, en haussant le ton. L'incident témoigne des tensions entre les différents mouvements islamistes qui se partagent 70% des sièges dans la première législature de l'après Moubarak.
Les mouvements salafistes, qui prônent une lecture plus rigoriste de l'islam, se sont imposés comme un courant rival des Frères musulmans, dont le Parti liberté et justice est devenu la première force politique avec 43% des sièges. Le parti Al Nour, principale formation salafiste, a pris la deuxième place avec plus de 20%.