L'armée égyptienne, qui dirige le pays mais connaît des tensions avec les islamistes qui contrôlent le Parlement, a lancé un avertissement contre toute ingérence dans son obscur empire économique, a rapporté la presse mercredi. Le général Mahmoud Nasr, membre du Conseil suprême des forces armées (CSFA), a prévenu, lors d'une rencontre avec des journalistes égyptiens, que les militaires "ne permettraient aucune ingérence, de la part de quiconque, dans les projets économiques de l'armée".
Le général a expliqué que l'armée égyptienne ne recevait que 4,2% du budget de l'Etat, alors qu'elle "mériterait" une part de 15%, ce qui l'amène à être présente dans de nombreux secteurs économiques pour assurer ses ressources. Il a aussi assuré que l'armée, dont sont issus tous les présidents égyptiens depuis la chute de la monarchie en 1952, "n'était pas un Etat dans l'Etat".
L'armée égyptienne dirige un nombre important d'entreprises dans toutes sortes de domaines, de l'agro-alimentaire au textile, en passant par l'hôtellerie, et possède un important patrimoine foncier. Les Etats-Unis lui apportent de surcroît une aide annuelle de 1,3 milliard de dollars. L'étendue exacte de ce vaste empire est toutefois très mal connue, le budget de l'institution militaire étant tenu secret et échappant à tout examen parlementaire, officiellement pour des raisons liées à la sécurité nationale.