L'INFO. Le président égyptien Mohamed Morsi a décrété dimanche l'état d'urgence dans trois provinces du pays où les violences ont fait 46 morts en trois jours, et appelé à un dialogue national incluant les dirigeants de l'opposition lundi. En cause, le fonctionnement de la justice dans l'affaire de Port Saïd et l'impatience sur les effets attendus du printemps arabe. Ce retour de l'état d'urgence est un symbole d'autant fort que, imposé durant 30 ans, il avait été levé en mai 2012 grâce à la révolution de la place Tahrir..
• La déclaration. "Je suis contre les mesures exceptionnelles mais j'avais dit que si j'y étais contraint, je le ferais pour éviter que le sang ne coule et pour protéger les citoyens", a prévenu le président pour justifier des "mesures exceptionnelles". "Je le ferai pour l'intérêt de l'Egypte. C'est mon devoir et je n'hésiterai pas un instant", a ajouté Mohamed Morsi.
• Un week-end de violences. Le sud de l'Egypte est le théâtre de violences meurtrières depuis la condamnation à la peine capitale samedi de 21 supporteurs du club de football local Al-Masry, pour leur implication dans des violences ayant fait 74 morts en 2012 après un match contre l'équipe du Caire, Al-Ahly. Vendredi et samedi, 37 personnes sont décédés dans la ville. Dimanche à Port-Saïd, six personnes, dont un jeune homme de 18 ans atteint par une balle, ont péri en marge d'obsèques, selon des sources médicales. 467 ont aussi été blessées, dont 38 par balles.
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• Réunir toutes les sensibilités pour restaurer le dialogue. Parallèlement, Mohamed Morsi, accusé d'autoritarisme par ses détracteurs, a appelé les dirigeants de l'opposition à un dialogue national lundi. Ainsi, les dirigeants du Front du salut national (FSN), principale coalition de l'opposition, ont été conviés lundi au palais présidentiel au Caire.
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• Les services consulaires suspendus. A Suez et au Caire, des accrochages sporadiques ont continué d'opposer des manifestants à des policiers. Les ambassades des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, près de la place Tahrir au Caire, ont suspendu dimanche leurs services au public.