C’est à bord d’une ambulance qu’Hosni Moubarak est arrivé mercredi matin au tribunal. Après trois mois sans audience, le procès de l’ancien président égyptien a repris au Caire. Comme lors des précédentes sessions, l’ex-raïs, 83 ans, a été placé sur une civière à sa descente du véhicule pour être transporté dans la salle du tribunal.
Passible de la peine de mort
L'ancien président, en détention dans un hôpital militaire, est jugé pour la répression de la révolte qui a entraîné sa chute et fait officiellement quelque 850 morts. Son implication dans les ordres de tirer sur la foule constitue l’enjeu principal du procès. Il est passible de la peine de mort s'il est reconnu coupable pour ces faits précis.
Mais l’anicen dirigeant doit également répondre d'acusations de malversations financières et de corruption, des charges qui visent aussi ses deux fils Alaa et Gamal. Doivent également comparaître l'ancien ministre de l'Intérieur Habib el-Adli et plusieurs de ses collaborateurs en place lors des événements de janvier et février.
Un procès au second plan
Certains avocats des parties civiles estiment qu'après des mois de suspension, l'audience de reprise de ce procès pourrait n'être que de pure procédure, sans débat sur les accusations contre l’ancien raïs. Mais des avocats soutenant l’accusé espèrent de leur côté qu'elle fera avancer la cause de leur client. Me Yousri Abdel Razek, président d'un comité de défense de l'ancien chef d'Etat, a affirmé mardi avoir "trouvé de nouveaux documents qui prouveront l'innocence de M. Moubarak".
Malgré le caractère spectaculaire du début du procès, Hosni Moubarak étant le premier dirigeant renversé lors du Printemps arabe à comparaître en personne devant les juges, son écho s'est largement estompé ces derniers mois. La récente répression meurtrière de manifestations hostiles au pouvoir militaire, principalement au Caire, a relégué au second plan un procès à la procédure souvent confuse. Les premières élections législatives de l'après-Moubarak, entamées fin novembre et prévues sur encore plusieurs semaines, ont également largement détourné l'attention du public du sort de l'ancien autocrate.