Le procès de Mohamed Badie, chef de file des Frères musulmans égyptiens, et de ses adjoints Kaïrat al Chater et Rachad Bayoumi a été ajourné mardi en raison de la "gêne" qu'il inspire au tribunal. Le juge Mohamed Amin Fahmi al Karmouti, qui l'a annoncé à l'ouverture des audiences, a remis l'affaire à une autre juridiction.
"La Cour a décidé (...) de se décharger de l'affaire en raison de sa gêne", a déclaré mardi le juge Mohamed Amin Fahmi al Karmouti, sans autre explication. Aucun des prévenus n'a assisté à l'audience. Le magistrat a invité le parquet à demander au ministre de la Justice de s'assurer de leur présence lors de la prochaine audience.
Le procès entre dans le cadre de la campagne de répression menée contre la confrérie depuis le 3 juillet, date à laquelle le président Mohamed Morsi, qui en est issu, a été déposé par l'armée. Plusieurs centaines de ses partisans ont été tués et 2.000 autres ont été arrêtés, dont Mohamed Morsi lui-même. La justice a en outre prononcé la dissolution du mouvement. Mohamed Badie et ses adjoints sont poursuivis pour incitation au meurtre dans le cadre de l'enquête sur les affrontements qui ont fait neuf morts et 91 blessés le 30 juin aux abords du siège cairote de la confrérie. Des centaines de milliers d'Egyptiens étaient alors descendus dans les rues pour réclamer la démission de Mohamed Morsi.
Mohamed Morsi, premier chef de l'Etat démocratiquement élu en Egypte, doit quant à lui comparaître lundi. Il est également poursuivi pour incitation au meurtre.