L'Egypte ne devrait pas interdire les Frères musulmans ou les exclure du processus politique après le renversement, le 3 juillet par l'armée, de Mohamed Morsi, a déclaré le Premier ministre par intérim, faisant ainsi marche arrière sur de précédents propos à ce sujet. Hazem el Beblaoui avait proposé le 17 août une dissolution de la confrérie islamiste dont est issu Mohamed Morsi, premier président égyptien démocratiquement élu.
Dans une interview accordée à la presse d'Etat mardi soir, Hazem el Beblaoui semble ainsi reculer en disant que le gouvernement préférait surveiller le groupe et sa vitrine politique et que son avenir serait déterminé par les actes de ses membres. "Dissoudre le parti ou le groupe n'est pas la solution. C'est mauvais de prendre des décisions dans une période agitée", a déclaré le Premier ministre selon l'agence de presse officielle Mena. "Il est préférable pour nous de surveiller les partis et les groupes dans le cadre d'une action politique sans les dissoudre ni les faire agir dans la clandestinité."
Fondé en 1928, les Frères musulmans ont été dissous par le régime militaire de Nasser en 1954. Tout en étant hors la loi sous le régime de l'ancien président Hosni Moubarak, la confrérie menait des actions caritatives et ses membres participaient en tant qu'indépendants à quelques élections. Après plusieurs décennies dans l'ombre, les Frères se sont fait enregistrer comme ONG en mars pour répondre à une action en justice que leur avait intenté des adversaires qui contestaient la légalité du mouvement.
Les Frères musulmans ont également une émanation politique légalement enregistrée, le Parti de la liberté et de la justice, constitué en 2011 après le soulèvement qui a renversé Hosni Moubarak.