Amnesty International a appelé à l'ouverture immédiate d'une enquête sur des allégations selon lesquelles des partisans du président égyptien évincé Mohamed Morsi ont torturé des opposants au Caire. "Des preuves, dont des témoignages de survivants, indiquent que des partisans du président évincé Mohamed Morsi ont torturé des individus appartenant au camp politique adverse", écrit l'organisation de défense des droits de l'homme dans un communiqué.
Le communiqué indique que des opposants au dirigeant islamiste ont été "capturés, battus, soumis à des décharges électriques ou poignardés par des individus fidèles à l'ancien président". "Les allégations selon lesquelles des individus se livrent à des actes de torture sont extrêmement graves et doivent faire l'objet d'une enquête de façon urgente", déclare Hassiba Hadj Sahraoui, le directeur adjoint de l'organisation pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Hadj Sahraoui avertit toutefois que le gouvernement intérimaire en Egypte ne doit pas prendre le prétexte de ces faits de tortures présumées "pour punir collectivement tous les partisans de Morsi et avoir recours à un usage excessif de la force pour disperser leurs sit-in".
Les partisans du président Morsi occupent deux places du Caire depuis que celui-ci a été destitué par l'armée le 3 juillet. Ils sont résolus à poursuivre leurs sit-in jusqu'au retour de Mohamed Morsi, le premier président égyptien élu démocratiquement, en 2012, et ont ignoré jusqu'à présent les appels du gouvernement intérimaire et de l'armée à se disperser. Plus de 250 personnes ont été tuées depuis l'éviction de Mohamed Morsi, essentiellement des manifestants pro-Morsi au cours d'affrontements avec les forces de l'ordre ou avec des opposants du président déchu.