Marc Lavergne, directeur de recherche au CNRS analyse la chaotique situation politique égyptienne, avec le retour de l'armée aux manettes. "C'est l'affirmation que l'armée prend les choses en main, même si elle laisse croire que ce sont les islamistes qui ont attaqué", analyse le chercheur en faisant référence aux tirs contre des manifestants pro-Morsi, au Caire, qui a fait plusieurs dizaines de morts, lundi.
"Les militaires veulent gagner du temps. Revenir aux élections, c'est pour l'armée le risque de se retrouver dans la même situation qu'auparavant, avec un même gouvernement et un même président", estime-t-il encore.
Selon Marc Lavergne, ce retour en force des militaires résultent de leur crainte de voir leurs privilèges fondre. "C'est un peu la reproduction de ce qu'il s'est passé il y a deux ans lors de la première révolution. Les gens étaient descendus dans la rue pour donner le pouvoir aux Frères musulmans qui n'en voulaient pas particulièrement. L'armée était derrière et tirait les ficelles. Aujourd'hui, elle décide de revenir en jeu car elle sent ses intérêts économiques menacés. Et il ne faut pas oublier que l'armée est le premier acteur économique en Egypte", décrypte encore le spécialiste.