La contestation s’intensifie en Egypte après deux semaines de mobilisation. Mardi, des centaines de milliers de personnes ont défilé au Caire et en province pour protester contre le président égyptien Hosni Moubarak. Ce qui fait de ces manifestations les plus importantes depuis le début du mouvement, le 25 janvier dernier. Et la tension reste vive mercredi.
Au moins trois personnes ont été tuées et une centaine blessées lors d'affrontements entre la police, qui a tiré à balles réelles, et des manifestants, dans le sud du pays.
"Le peuple veut faire tomber le régime"
A la place Tahrir, épicentre de la révolte au Caire, la mobilisation ne montrait aucun signe d'essoufflement malgré les nuits fraîches, la fatigue et les conditions de vie spartiates sur ce rond-point devenu un village de tentes retranché. On pouvait lire sur une banderole : "le peuple veut faire tomber le régime". La foule a d’ailleurs réservé un accueil triomphal au cyber-militant et cadre de Google Wael Ghonim, libéré lundi après douze jours aux mains des services de sécurité d'Etat.
Déterminés à faire tomber le régime, plusieurs centaines de manifestants étaient assis devant le Parlement au Caire, non loin de la place Tahrir, pour en bloquer l'entrée.
Des propositions dans le cadre du "dialogue national"
Dans une tentative d'apaisement, Hosni Moubarak a annoncé la création d'une commission pour amender la Constitution. Le chef de l’Etat âgé de 82 ans et depuis presque 30 ans à la tête de l'Etat a fait cette proposition dans le cadre du "dialogue national" entamé dimanche entre le pouvoir et l'opposition représentée notamment, pour la première fois, par les Frères musulmans, jusqu'ici bête noire du régime.
Lundi, il a promis une hausse de 15% des salaires des fonctionnaires et des retraites à partir du 1er avril. Le président égyptien a également demandé la formation d'une commission d'enquête sur les violences du 2 février place Tahrir, où des affrontements meurtriers ont opposé pro-Moubarak et anti-Moubarak.
L’annonce de ces mesures politiques - dont celle du 1er février, date à laquelle il a prévenu qu'il ne briguerait pas un sixième mandat en septembre - n'ont pas apaisé la colère des protestataires qui exigent toujours son départ immédiat.