L'INFO. Le pouvoir durcit le ton face à la confrérie. Trois personnes sont mortes et 265 islamistes ont été arrêtés vendredi en Egypte dans des heurts liés à des manifestations interdites des partisans des Frères musulmans, a annoncé le ministère de l'Intérieur.
"Les actions des Frères musulmans" -la confrérie du président destitué Mohamed Morsi désormais considérée par les autorités comme un "groupe terroriste"- "ont causé la mort de trois citoyens lorsqu'ils se sont battus avec des habitants", a accusé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
Des heurts près de l'université Al-Azhar. Les manifestants ont été arrêtés alors qu'ils étaient rassemblés dans plusieurs villes, selon un responsable de la police. Au Caire, une fumée noire s'élevait au-dessus du dortoir de l'université Al-Azhar, au Caire, alors que la police tirait des gaz lacrymogènes vers des manifestants, qui jetaient des pierres depuis l'intérieur des locaux. Des heurts entre policiers et manifestants ont également eu lieu à Ismaïliya, dans le nord du pays.
L'homme fort du nouveau pouvoir, le général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l'armée, ministre de la Défense et vice-Premier ministre, avait promis jeudi d'"éliminer" les terroristes et de faire revenir la "stabilité" dans le pays, après deux attentats commis en l'espace de deux jours.
Un mort jeudi au Caire. Malgré l'interdiction de manifester, des étudiants partisans de Mohamed Morsi, le président islamiste destitué le 3 juillet par l'armée, s'étaient déjà rassemblés jeudi soir au Caire, et des heurts ont ensuite éclaté avec des opposants du président déchu, a indiqué le ministère de l'Intérieur, faisant état d'un mort. Le ministère a ajouté que sept "émeutiers" issus de la confrérie avaient été arrêtés après l'intervention de la police à coups de grenades lacrymogènes.
Deux attentats cette semaine. L'Egypte a été secouée cette semaine par de nouveaux attentats, dont un perpétré jeudi matin dans un bus dans le quartier de Nasr City (nord du Caire), faisant cinq blessés. Un porte-parole du ministère de l'Intérieur a vu dans cet attentat un acte visant "à terroriser" les gens avant le référendum constitutionnel prévu les 14 et 15 janvier. Mardi, quinze personnes avaient péri dans un attentat suicide à la voiture piégée contre le quartier général de la police de Mansoura (nord) qui a été revendiqué par un mouvement djihadiste, Ansar Beit al-Maqdess. Mais le lendemain, le gouvernement avait fait porter la responsabilité de cette attaque à la confrérie -ce qu'elle a démenti- et l'avait déclarée "organisation terroriste".
Des Frères musulmans risquent la peine capitale. Les dirigeants de la confrérie risquent désormais jusqu'à la peine capitale pour "terrorisme", a expliqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Hany Abdel Latif. Quant à ses membres, ils sont interdits de manifestation, et le journal du mouvement, "Liberté et Justice", a été définitivement interdit, de même que le parti du même nom, qui avait remporté toutes les élections organisées depuis la révolte de 2011. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déploré la décision du pouvoir égyptien.
• L'INFO - Les Frères musulmans taxés de "terroristes"