Le procès pour meurtres de manifestants de l'ancien ministre égyptien de l'Intérieur Habib al Adly, qui devait reprendre lundi, a été renvoyé au 3 août pour qu'il puisse être jugé en même temps que le président déchu Hosni Moubarak.
Habib al Adly est accusé d'avoir donné l'ordre à la police de tirer à balles réelles sur les manifestants qui demandaient le départ d'Hosni Moubarak en janvier et février derniers. La répression a fait plus de 840 morts, selon un bilan officiel.
Hosni Moubarak et ses deux fils, Alaa et Gamal, doivent répondre des mêmes chefs d'accusations que l'ex-ministre.
La décision d'ajourner le procès de Habib el Adly a été prise alors que des milliers de manifestants sont réunis depuis le 8 juillet sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, pour réclamer, notamment, l'accélération du jugement des responsables de l'ancien régime, renversé le 11 février. De violents affrontements ont éclaté samedi pendant une marche vers le ministère de la Défense, faisant près de 300 blessés.
Le report du procès a provoqué de nouveaux incidents à l'extérieur du tribunal, où des membres des familles des victimes de la répression ont jeté des pierres sur la fourgonnette de la police qui ramenait Habib al Adly en prison.
"On n'en peut plus de ces reports sans fin", s'est indigné Mohamed Abdou, un des manifestants. "Le frère de ma mère est mort pendant la révolution. Qui va nous accorder nos droits si le tribunal continue à repousser le procès de ceux qui l'ont tué ?"
Habib al Adly a déjà été condamné à douze ans de prison pour corruption.