Human Rights Watch a dénoncé mercredi les poursuites engagées contre un blogueur égyptien pour insulte à l'armée, estimant qu'il s'agit d'un "dangereux précédent". Maikel Nabil, arrêté par des militaires le 28 mars à son domicile, risque jusqu'à trois ans de prison s'il est reconnu coupable. Le verdict était attendu mercredi mais rien n'a été communiqué officiellement.
"Il est plutôt frappant, dans la soi-disant nouvelle ère des droits en Egypte, de voir le gouvernement militaire poursuivre un individu devant un tribunal militaire pour ses écrits sur l'armée", a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. "Ce procès crée un dangereux précédent à un moment où l'Egypte s'efforce de s'éloigner des abus de l'époque Moubarak."
Dans un message posté le 8 mars, Nabil s'interrogeait sur les mobiles de l'armée égyptienne et diffusait des photos et des vidéos de manifestants qu'il dit avoir été frappés par la police militaire durant le soulèvement contre le président Hosni Moubarak, qui a quitté le pouvoir le 11 février. "La dictature est toujours présente", écrivait-il. L'armée égyptienne a nié avoir réprimé des manifestants pendant la "révolution du Nil".