Les Frères musulmans ont vivement critiqué lundi l'incapacité du gouvernement désigné par l'armée au pouvoir en Egypte à faire face à la dégradation de la situation sécuritaire et économique, et appelé à la formation d'un gouvernement d'union nationale. Le parti Liberté et Justice (PLJ) formé par la confrérie islamiste, vainqueur des récentes élections législatives, a également critiqué la décision du cabinet de solliciter un nouveau prêt de la Banque mondiale.
Pour les Frères musulmans, la faillite du cabinet dirigé par Kamal al Ganzouri, un ancien Premier ministre du président déchu Hosni Moubarak, n'a rien d'un hasard. "Il y a un désir devenu très clair de faire peser davantage de crises sur le futur gouvernement", dont la direction devrait incomber aux islamistes à la fin de la période de transition, accuse le PLJ.
Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a dit qu'il rendrait le pouvoir aux civils à l'issue de l'élection présidentielle, programmée début juin, et que le gouvernement Ganzouri resterait en place d'ici là. Mais les Frères musulmans, qui ont pris soin de ménager les militaires depuis la chute d'Hosni Moubarak il y a un an, se montrent de plus en plus suspicieux quant aux intentions de l'armée et du gouvernement, qui a demandé le 2 février un nouveau prêt d'un milliard de dollars à la Banque mondiale.