Le ministère égyptien en charge des biens religieux (waqf) a approuvé une demande des imams prêchant dans les mosquées d'avoir leur propre syndicat professionnel, a rapporté jeudi la presse gouvernementale. Cette décision du ministre Abdallah al-Husseini fait suite à des semaines de rassemblements de protestation de la part d'imams réclamant une réforme de la profession, de meilleurs salaires et des moyens supplémentaires, a indiqué le journal al-Gomhouriya.
Elle survient alors que des imams, démis lors de la dissolution d'un département de la police -le service des enquêtes de la Sécurité d'Etat- après le renversement du président Hosni Moubarak en février, réclament leur réintégration. Ce service très décrié du ministère de l'Intérieur, accusé d'innombrables brutalités et actes de tortures, était chargé de la surveillance des opposants politiques mais aussi du choix des imams prêchant dans les mosquées.
Peu après sa nomination en mars, l'actuel ministre de l'Intérieur, Mansour el-Issaoui, avait déclaré que les autorités ne choisiraient plus les imams ou les présidents d'universités, dans le cadre d'une volonté de remplacer le régime policier d'autrefois par un système démocratique.