• L'ESSENTIEL
- Les Frères musulmans avaient promis un "vendredi de la colère" en Egypte
- Au moins 70 personnes ont été tuées, selon les chiffres officiels et de décomptes de l'AFP.
- L'ONU appelle à la "retenue".
- Des salariés français de Vinci et Bouygues qui travaillent en Egypte ont été rapatriés, selon les informations d'Europe 1.
- La coalition islamiste pro-Morsi a appelé à mettre fin aux manifestations.
• LES DERNIÈRES INFOS
#LE BILAN HUMAIN
Des morts. Des milliers de partisans de l'ancien président égyptien Mohamed Morsi marchaient vendredi vers le centre du Caire, en scandant : "à bas le régime militaire !".
They’re being chased away from downtown. Gunshots getting closer. pic.twitter.com/B3C66bni7u— Basil الضبع (@basildabh) August 16, 2013
Au moins 70 personnes ont été tuées vendredi en Egypte, pour l'essentiel des partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi, dispersés de force par l'armée et la police, selon un bilan provisoire à partir de chiffres officiels et de décomptes de l'Agence France Presse.
#LA SITUATION SUR LE TERRAIN
Des tirs d'armes automatiques. Dans la capitale, verrouillée par l'armée déployée en masse et quadrillée par des "comités populaires" pro-pouvoir, des tirs d'armes automatiques ont retenti notamment aux abords de la place Ramsès, où étaient massés des milliers de pro-Morsi. Des témoins ont indiqué à l'Agence France Presse qu'ils entendaient des rafales de fusils-mitrailleurs y compris au centre du Caire. Les télévisions égyptiennes montraient des hommes tirer au fusil d'assaut Kalachnikov depuis un pont mais il est impossible de savoir s'il s'agissait de manifestants ou de policiers en civil qui quadrillent la ville aux côté des soldats. Des tirs ont également été entendus dans d'autres grandes villes du pays où les pro-Morsi manifestent comme Alexandrie dans le nord du pays, Beni Soueif et Fayoum au sud du Caire, et la ville touristique de Hurghada sur la mer Rouge.
Des manifestations quotidiennes à partir de samedi. La coalition islamiste a appelé à des manifestations quotidiennes durant une semaine à compter de samedi pour dénoncer le "massacre" de mercredi, journée la plus sanglante depuis la chute du régime Moubarak en février 2011 avec 578 morts et plus de 3.000 blessés.
Un couvre feu en vigueur. Cette escalade fait craindre que le pays -sous état d'urgence et où un couvre-feu nocturne est imposé dans 14 des 27 provinces- ne bascule dans le chaos.
#LES RÉACTIONS
L'ONU demande de la "retenue". Alors que de nombreux pays occidentaux ont condamné le bain de sang de mercredi et la poursuite des violences, les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont appelé jeudi soir à un "maximum de retenue" en Egypte. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a invité les Etats membres de l'Union européenne à prendre "des mesures appropriées", alors qu'une réunion des représentants des 28 États membres est prévue lundi à Bruxelles.
La Turquie a rappelé pour consultations son ambassadeur en Egypte. Le Caire a aussitôt rappelé son représentant à Ankara et annulé des manœuvres navales prévues avec la Turquie pour protester contre son "ingérence". En revanche, le roi Abdallah d'Arabie saoudite a affirmé son appui au pouvoir égyptien "face au terrorisme" et mis en garde contre "les ingérences" dans ce pays. La Jordanie a elle aussi dit soutenir le gouvernement égyptien dans sa lutte pour "imposer l'Etat de droit" et "combattre le terrorisme".
Des salariés français rapatriés. Les entreprises françaises Vinci et Bouygues, qui travaillent au sein d'un consortium en Egypte, ont décidé de rapatrier une vingtaine de leurs salariés ainsi que leur famille en raison des troubles qui secouent actuellement le pays, selon les informations d'Europe 1. Les premiers rapatriements ont été effectués vendredi et d'autres doivent suivre ce week-end.
>>> A lire : ZOOM : Des salariés français rapatriés
L'Egypte déconseillée pour les vacances. Le ministère des Affaires étrangères français a lancé quant à lui un avertissement aux touristes, leur déconseillant l'ensemble de l'Egypte. De son côté le Foreign office a conseillé vendredi aux touristes britanniques séjournant dans la station balnéaire d'Hurghada sur la Mer Rouge de rester dans leur hôtel.