Les réactions sont nombreuses, vendredi, après l’annonce du départ de Hosni Moubarak qui quitte le pouvoir après 30 ans d’exercice.
Intervention télévisée d’Obama
Etats-Unis. Le président américain, Barack Obama, s'est exprimé sur le sujet dans la soirée. L'armée égyptienne doit assurer selon lui une transition "crédible aux yeux du peuple égyptien". Le pays "ne sera plus jamais le même" car le peuple a parlé et réclame "une démocratie authentique", a-t-il ajouté. Précédemment, le vice-président des Etats-Unis Joe Biden avait salué "un jour historique" en Égypte et affirmé que la démission du président Hosni Moubarak devait mener à terme à la démocratie dans ce pays.
Israël. Du côté d’Israël, un responsable du gouvernement a déclaré que son pays espère que la période de transition qui s'ouvre en Égypte se fera "sans secousse". Une réaction en écho à l’annonce de la prise du pouvoir par l’armée qui doit désormais assurer le relai.
Ligue arabe. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, ancien ministre égyptien des Affaires étrangères, a salué le "changement historique" et appelé au "consensus national".
Iran. Les Égyptiens ont obtenu une "grande victoire", a jugé le gouvernement iranien.
Arabie Saoudite. Le régime saoudien, qui avait soutenu avec force Hosni Moubarak, s'est pourtant "félicité" samedi de la transition démocratique entamée en Egypte."Le gouvernement saoudien accueille favorablement la transition pacifique du pouvoir en Egypte soeur", a déclaré un porte-parole officiel saoudien, qui espère le "rétablissement de la paix" et "la stabilité en Egypte"
Les mouvements islamistes s'immiscent
Les Frères musulmans remercient l'armée qui, selon eux, a tenu ses "promesses". Le mouvement islamiste reste la principale force d'opposition politique en Égypte.
Le Hamas perçoit dans la démission du président égyptien "le début de la victoire de la révolution". Dans la bande de Gaza, des réactions de joie ont été constatées.
Le Hezbollah libanais, de son côté, a "félicité le grand peuple d'Egypte pour cette victoire historique et honorable, résultat direct de leur révolution pionnière".
"Décision courageuse et nécessaire"
France. Nicolas Sarkozy a salué, vendredi, dans un communiqué, "le moment historique que vit l’Égypte. La France rend hommage à cette décision courageuse et nécessaire". Nicolas Sarkozy a fait savoir qu'il "espère ardemment que les nouvelles autorités égyptiennes prendront les mesures conduisant à l’établissement d’institutions démocratiques issues d’élections libres et transparentes".
"La France encourage les dirigeants égyptiens à mener à bien dans les meilleurs délais les réformes qui feront de l’Égypte une société libre et pluraliste et qui permettront à ce grand pays ami de tenir toute sa place dans le monde au service de la paix", poursuit le communiqué. "La France appelle tous les Égyptiens à poursuivre sans violence leur marche vers la liberté, qu’elle soutient avec amitié et à laquelle elle est prête à apporter tout son concours".
Du côté de l'opposition, la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, s'est réjouie de cette démission. "C'est une grande victoire du peuple égyptien qui ouvre une nouvelle page de son histoire", appelant les autorités françaises et européennes à se tenir aux côtés des Egyptiens.
"Un changement historique"
Europe. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a salué la démission du président égyptien, qui "a écouté la voix du peuple" et ouvert ainsi la voie à des "réformes plus rapides et plus profondes". La chancelière allemande, Angela Merkel, a estimé que ce départ constitue "un changement historique", pour le pays.
Le Premier ministre britannique, David Cameron, a souligné, quant à lui, qu'il faut aller vers un gouvernement civil et démocratique". "Cette journée a été remarquable. L'Egypte a maintenant une chance précieuse d'avoir un gouvernement en mesure de rassembler le pays", a-t-il déclaré dans une brève allocution sur le perron du 10 Downing street. "Bien sur, ce qui arrive aujourd'hui ne doit être qu'une première étape", a-t-il poursuivi. "Ceux qui dirigent maintenant l'Egypte ont le devoir de refléter les aspirations du peuple égyptien", a-t-il ajouté.
La ministre espagnole des Affaires étrangères Trinidad Jimenez a éégalement appelé à une transition "rapide et pacifique" vers la démocratie. "Le gouvernement espagnol considère que cette démission permettra une transition plus rapide vers la démocratie", a-t-elle dit. Saluant un "moment clé dans l'histoire de l'Egypte", Trinidad Jimenez s'est dite "confiante que le processus de réformes intègrera les différents acteurs politiques et sociaux et permettra aux citoyens (...) de participer à cette nouvelle étape qui a suscité tellement d'émotion et d'espoir". L'Espagne "est disposée à accompagner ce processus", a-t-elle ajouté.