>> L'INFO : Le "oui" était donné légèrement en tête en Egypte dimanche au lendemain du référendum sur une nouvelle Constitution. Un responsable des Frères musulmans a fait une déclaration en ce sens dimanche tandis que, sous le sceau de l'anonymat, un représentant de l'opposition confirmait lui aussi cette tendance.
56,5% de "oui". "Le référendum a abouti à 56,5% de oui", a dit un responsable chargé de superviser le déroulement du scrutin pour le compte du Parti Liberté et Justice (PLJ) fondé par la confrérie islamiste. Cette estimation se fonde sur les résultats en provenance de 99% des bureaux de vote dans les 10 régions du pays, dont Le Caire, concernées par le scrutin de samedi. Les autres régions voteront samedi prochain et les résultats officiels seront uniquement connus ensuite.
>> Que dit la Constitution ?
Un projet "liberticide". Vainqueurs des différentes élections organisées depuis le renversement d'Hosni Moubarak en février 2011, les Frères musulmans sont favorables à l'adoption de ce projet de Constitution rédigé par une assemblée dominée par les islamistes. Après avoir porté l'un des leurs, Mohamed Morsi, à la présidence, ils présentent ce texte comme un élément essentiel de la stabilisation du pays après quasiment deux années de chaos politique et économique. L'opposition laïque et libérale dénonce, elle, un projet "liberticide" trop fortement empreint de principes religieux. "La nation est de plus en plus divisée et les piliers de l'État chancellent", a ainsi écrit le militant de l'opposition et prix Nobel de la paix, Mohamed ElBaradeï sur Twitter.
La simple majorité ne suffit pas. Les résultats officiels devraient toutefois être serrés mais "même si le résultat (annoncé) est correct, cela ne veut pas dire que la Constitution peut passer, car cela signifiera que plus de 40% de la population la désapprouve", a déjà déclaré Issam Amin, responsable de l'opposition s'exprimant au Caire. Cette position correspond à la ligne adoptée par l'opposition qui soutient qu'une simple majorité ne suffit pas et qu'il faut un consensus.
Un appel à manifester. Le Front du salut national (FSN), une coalition des principaux mouvements d'opposition, a appelé les Egyptiens à se mobiliser dans tout le pays mardi, pour manifester leur opposition à la Constitution avant la deuxième journée de référendum prévue samedi. "Le Front appelle les Egyptiens à descendre dans la rue mardi, afin de défendre leurs libertés, éviter les fraudes et rejeter le projet de Constitution", a indiqué le FSN dans un communiqué dimanche soir.