La première puissance économique de l’Europe, l’Allemagne, renouvèle son Parlement dimanche. Selon les sondages, Angela Merkel est bien partie pour remporter un troisième mandat de chancelière à l'issue de ces élections législatives.
Les premiers résultats seront connus dimanche après la fermeture des bureaux de vote à 18 heures. Mais il sera sûrement difficile de les interpréter car le système électoral, outre-Rhin, allie scrutin uninominal direct à un tour et scrutin proportionnel.
#LE SYSTÈME
Élire les députés qui choisiront le chancelier. Chacun des 61,8 millions d'électeurs dispose de deux voix pour élire les 598 députés du 18e Bundestag, la chambre basse du Parlement, qui élit quelques jours plus tard le ou la chancelière.
Une voix pour un scrutin uninominal. La moitié des sièges (299) seront attribués par un scrutin uninominal direct à l'échelle des circonscriptions. Le candidat arrivé en tête, même s'il n'atteint pas les 50%, est élu.
Une voix pour une liste. Mais les électeurs disposent d'une deuxième voix, qu'il doit attribuer à une liste présenté par les partis dans chaque Land (Etat régional). L'électeur a le droit de voter avec sa deuxième voix pour un autre parti que celui auquel appartient le candidat à qui il a donné sa première.
>> A lire également : les bonnes idées allemandes pour la France.
La deuxième voix est plus importante. La deuxième voix de chaque électeur aura beaucoup d'importance, car c'est le score obtenu grâce à celle-ci qui détermine le nombre de députés envoyé par chaque parti au Bundestag, Land par Land, et donc le rapport de force dans la future assemblée.
#LA DÉMONSTRATION
598 sièges... ou plus. Par exemple, la Bavière envoie 90 députés au Bundestag : 45 élus dans les circonscriptions et 45 élus sur les listes. Si un parti a obtenu 40% des "deuxièmes voix", il a droit à 40% des 90 sièges, soit 36 mandats. Si ce parti a obtenu 30 mandats directs (sur 45), on complète avec 6 élus issus des listes. En revanche, s'il a obtenu 40 mandats directs, il conserve ses 4 élus supplémentaires, ce qui a pour conséquence que le Bundestag aura plus de sièges que les 598 prévus au départ.
>> A lire aussi : Die Partei, le parti loufoque.
Un système qui profite aux grands partis. Les sièges attribués par cette deuxième voix étant répartis entre les formations ayant obtenu au moins 5% des suffrages au niveau national, un score de 48% voire de 47% suffit en général à constituer une majorité. Ce système profite en général aux grands partis, qui décrochent nombre de mandats directs.
Mais il faut souvent attendre plusieurs heures et le résultats de calculs d'ajustement compliqués, pour connaître exactement le nombre d'élus que comptera la future assemblée et leur répartition. On ne saura donc que dimanche tard ou même lundi matin de qui sera composée la coalition.