Difficile de mener campagne pour les sénateurs et membres de la chambre des représentants démocrates. Alors que se tiendra mardi l'élection de mi-mandat, pendant laquelle les Américains éliront les membres de leur Congrès, dans leur Etat, les candidat démocrates souffrent du déficit d'image de Barack Obama, qui a beaucoup déçu les citoyens. Reportage dans le Kentucky, l'un des Etats les plus critiques vis-à-vis de l'actuel président.
Dans certains comtés pauvres des Etats-Unis, Obama est détesté. "Impopularité" est un mot faible. Dans le comté de Wolfe, le plus pauvre des Etats-Unis, Barack Obama est carrément détesté. Parmi les personnes venues vendre quelques bibelots dans l'espoir de boucler leur fin de mois sur un terrain vague, la correspondante d'Europe 1 aux Etats-Unis recueille des opinions qui trahissent toutes le même ressentiment à l'égard du président démocrate. "Obama, il n'a rien fait pour nous, il n'a tenu aucune de ses promesses", tempête une femme, à qui répond immédiatement un autre vendeur : " Le gouvernement assure que l'économie s'améliore, mais moi, je ne le vois pas". Ici, 42% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
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"Je ne suis pas Obama", l'étrange campagne. Pas étonnant donc que Barack Obama soit aussi peu aimé dans ce comté. Mais ce désamour pour la Maison-Blanche force Alison Grimes, la candidate démocrate qui se présente aux midterms de mardi dans l'Etat du Kentucky, à adopter une technique un peu particulière. Elle a fait toute sa campagne sur le thème " je ne suis pas Obama", dissociant les politiciens de Washington et les élus locaux pour se construire une légitimité dans un contexte électoral rendu difficile par cette défiance populaire envers le président américain.
Un secteur minier en déroute. Dans le comté de Wolfe, même la réforme de la santé d'Obama, qui a pourtant permis à 330.000 personnes d'obtenir une assurance-maladie gratuite, n'a pas radouci les électeurs. Tina, une militante démocrate, se casse ainsi régulièrement le nez sur les portes des particuliers qu'elle vient démarcher. L'une des autres raisons du désamour profond entre le président et le Kentucky est la législation minière, qui taxe particulièrement le capital. Obama est accusé d'avoir tué l'économie du charbon, encore prospère dans la région, avec ses mesures contre les centrales polluantes. Sur les trois dernières années, 7.000 emplois ont disparu dans le secteur.
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De quoi nourrir l'amertume de Steve Bennett, mineur, qui craint lui aussi de perdre son emploi : "Notre activité a baissé de 70%, on est plombés par les régulations, les normes très dures sur l'environnement." Comme beaucoup de monde dans le comté de Wolfe, Steve votera donc républicain, même si son sénateur, en place depuis 30 ans, n'a pas fait grand-chose pour l'aider.