L'INFO. A seulement 18 ans, Brittany Wenger tient peut être entre les mains un système révolutionnaire. Cette jeune lycéenne de Sarasota, en Floride, a mis au point "un réseau neuronal artificiel" qui permet de diagnostiquer les cancers et plus particulièrement la leucémie à lignée mixte ("mixed-lineage leukemia" ou MLL), l'un des cancers les plus agressifs, raconte Slate.
Qu'est ce qu'un "réseau neuronal artificiel" ? Brittany Wenger a créé un algorithme informatique qui permet de modéliser un "réseau neuronal artificiel". Cette simulation prend modèle sur le cerveau humain, en copiant les interconnexions entre les neurones. L'objectif ? Déterminer un profil d'expression génétique mais également différentes "empreintes moléculaires" liées à différents cancers. Certains gènes du corps pourraient ainsi être utilisés pour créer des médicaments adaptés au MLL."Ils peuvent en réalité détecter des choses qui dépassent l’entendement humain", a expliqué Britanny Wenger au journal Mashable.
Ce que fait Brittany Wenger, "c'est qu'elle assemble des critères pour avoir le diagnostic sans avoir à attendre des résultats d'analyses biologiques plus sophistiquées", décrypte au micro d'Europe 1 Gilles Salles, professeur d'hématologie au centre hospitalier de Lyon-Sud. Pour lui cette découverte est "intéressante" : "la science génère des milliers et des milliers de données et il faut des gens capables de les analyser, pourquoi pas un jeune très doué en mathématiques", explique-t-il.
Une de ses cousines a eu un cancer. Cet intérêt pour cette technologie de l'intelligence artificielle, Brittany Wenger l'a développé lors d'un cours de "pensée futuriste" au lycée. Lorsqu'elle apprend que sa cousine est atteinte d'un cancer du sein et voyant les méthodes douloureuses auxquelles elles étaient soumises, Brittany Wenger se met en quête d'une alternative. Elle parvient à créer différents outils informatiques pour diagnostiquer les cancers. "Le plus dur, c'est de s'y mettre, c'est ce moment où vous avez une super idée, mais vous ne savez pas trop par où commencer. On est nombreux à avoir des projets qui pourraient faire la différence, il faut juste se lancer parce que le monde nous appartient", a lancé la jeune fille, enthousiaste, lors d'une conférence.
Une technologie d'intelligence artificielle. Britanny Wenger n'en est pas à son coup d'essai. Elle avait précédemment développé une forme de technologie d'intelligence artificielle dédiée au diagnostic du cancer du sein. Elle avait appris à un ordinateur comment déterminer si une masse au sein est maligne ou bénigne et comment analyser des cellules prélevées à l'aiguille fine, une forme beaucoup moins intrusive de biopsie.
Son travail a déjà porté ses fruits et Britanny Wenger intéresse dans les hautes sphères de la recherche médicale. Elle a reçu le prix au Salon des sciences de Google et au Salon international des sciences d’Intel.