Mettons nous d’accord de suite : la ressemblance entre Valentina Lisitsa et Justin Bieber est un brin survendue. Tous les deux sont blonds (même si l’ado-chanteur a tendance à virer au châtain clair), ça leur fait un point commun. Tous les deux ont percé grâce à quelques vidéos postées sur YouTube, ça fait deux points communs. Pour le reste, Valentina Lisitsa et Justin Bieber sont aussi ressemblants que André Rieu et Lady Gaga, c’est vous dire. Et alors ? Ce n’est pas une raison pour ne pas faire connaissance avec Valentina Lisitsa, la nouvelle tête 2.0 de la musique classique. Pour en savoir plus, cliquez ici.
Sur son site Internet personnel, Valentina Lisitsa nous apprend qu’elle est née à Kiev, en Ukraine. Qu’elle a commencé le piano à l’âge de trois ans, qu’elle a donné son premier récital un an plus tard. Et qu’elle pèse 30 millions de visionnages de ses vidéos sur YouTube (44 et des brouettes en réalité au dernier décompte). Ce qui fait de Valentina Lisitsa « l’une des artistes classiques les plus vus sur le web ». Une biographie qui détonne.
Mais mardi 19 juin, Valentina Lisitsa a fait le grand saut. La pianiste a donné un récital de deux heures et demie au mythique Royal Albert Hall de Londres, l’une des plus célèbres salles de concert au monde, là où 142 ans de musique vous contemple. Au programme notamment, une étude de Rachmaninov, l’une des pièces qui ont fait son succès sur Internet.
En l’espace de cinq ans, Valentina Lisitsa a posté plus de 195 vidéos d’elle au piano. Son cameraman ? Elle-même. « J’ai appris à faire des vidéos. Il faut être honnête, il n’y a pas de montage », explique-t-elle. Pour chaque vidéo, Valentina Lisitsa rédige une courte description du morceau joué. La magie du net opère ensuite : un commentaire d’internautes appelle une réponse de l’artiste et la conversation s’engage. Et quand elle croise un fan à un concert, Valentina Lisitsa n’hésite pas à demander s’ils sont amis sur « Facebook ».
Alors bien sûr, la comparaison avec Justin Bieber, le chanteur canadien à franges pour midinettes, fait sourire la pianiste classique. « Je me souviens avoir lu quelque chose sur lui dans le Wall Street journal (+1 point pour la référence). Je me suis dit :’ comment il a réussi ? Il paraît normal ?’… Il avait cherché une niche, et il l’avait trouvée. J’ai pensé ‘ok, c’est un bon truc à apprendre’ », confie aujourd’hui la pianiste.
De là à penser que derrière cette carrière 2.0, tout est virtuel, tout est en toc, il n’y a qu’un pas. « J’étais sceptique. OK, c’était une jolie histoire. Mais je pensais que ça sentait à plein nez l’artiste classique type qui a du style mais pas de corps. Mais j’avais tort », analyse aujourd’hui le spécialiste de la musique classique du quotidien britannique The Guardian. « La leçon est la suivante : ne vous fiez pas à votre première réaction cynique »