Pendant que leurs compatriotes doivent se serrer la ceinture, les membres du Congrès américain restent à l'abri du besoin. Car près de la moitié d’entre eux, 250 en tout sur 535 sénateurs et représentants, sont millionnaires, selon le New York Times. Le revenu net médian au Congrès est de 913.000 dollars (soit près de 698.500 euros). Pour le pays dans son ensemble, il est de 100.000 dollars (76.500 euros), en baisse spectaculaire depuis 2004, alors que les revenus des membres du Congrès n’ont cessé d’augmenter.
Les membres du Congrès ont certes toujours été riches, qu’ils soient propriétaires de plantations au 18e siècle ou financiers de Wall Street aujourd’hui. Mais jamais la différence n’a été aussi forte avec le reste de la population, note le New York Times. Les membres du Congrès sont aussi plus riches que les riches : entre 2004 et 2010, leur revenu médian net a augmenté de 15%, alors que celui des 10% d’Américains les plus riches a stagné.
Des campagnes plus chères
Sous le dôme du Capitole, on compte plusieurs milliardaires. Le plus riche est Darrell Issa, représentant républicain pour la Californie et magnat des alarmes antivol de voitures, gagne près de 450 milliards de dollars par an (344 milliards d'euros), selon le Washington Post. En quatrième position, le démocrate John Kerry, candidat malheureux à la présidentielle de 2004 et marié à Teresa Heinz, héritière de l’empire du ketchup Heinz, touche près de 230 milliards de dollars par an (176 milliards d'euros).
Pour le Washington Post, ce déséquilibre s’explique en partie par l’inégalité croissante régnant dans la société américaine dans son ensemble. Le quotidien estime aussi qu’il faut aujourd’hui beaucoup plus d’argent pour faire campagne : depuis 1976, le montant moyen dépensé par les candidats ayant remporté un siège au capitole a quadruplé.
Eloignés des préoccupations de leurs concitoyens
La chaîne CBS note également qu’une fois élus, les membres du Congrès ont accès à des informations qu’ils peuvent utiliser pour gagner plus. Et une fois qu’ils ont quitté leurs fonctions, ils peuvent utiliser les contacts noués au Congrès pour s’enrichir.
Au final, ces chiffres ne vont pas arranger l’image que les Américains ont de leur Congrès, qu’ils jugent éloigné de leurs préoccupations. Le New York Times a contacté les 534 membres du Congrès pour leur demander s’ils connaissaient des personnes ayant perdu leur travail ou leur maison à cause de la crise. Sur les 18 élus ayant répondu, seule la moitié a répondu par l’affirmative.