Encensés lors du Printemps arabe, les réseaux sociaux sont aujourd'hui pointés du doigt outre-Manche. Très actifs dès le début des émeutes, les médias sociaux comme Twitter sont en effet accusés d'attiser la violence. Et pour décourager les émeutiers, la police suit les réseaux sociaux, qui d'après elle, servent de relais aux assaillants.
Arrêtés pour avoir tweeté ?
Steve Kavanagh, l'un des commissaires adjoints de la police londonienne a même prévenu lundi que les utilisateurs de Twitter pourraient être arrêtés pour incitation à la violence lors des émeutes de Tottenham. "Les réseaux sociaux et d'autres méthodes ont été utilisés aux fins d'organiser ces niveaux de cupidité et de la criminalité", a-t-il accusé.
Un point de vue partagé par certains journaux britanniques comme TheDaily Mail, qui estiment que les réseaux sociaux ont joué un rôle de premier plan dans l'organisation des émeutiers.
Blackberry Messenger, le vrai coupable ?
Mais pour Jenny Jones, élue travailliste de Londres, c'est plutôt le manque de moyens dans la police qui est à blâmer. Pour elle, il n'est donc pas surprenant que Scotland Yard ait laissé passer les tweets appelant à rejoindre les émeutes.
Des tweets mais aussi des messages. Il apparaît maintenant que les casseurs en question n'auraient pas utilisé Twitter mais Blackberry Messenger, un service qui permet des discussions en simultané. D'après le Guardian, qui cite une dernière enquête de l'autorité de régulation des médias Ofcom, Blackberry serait en effet la marque de téléphone préférée des adolescents britanniques. 37 % d'entre eux en posséderaient un.
Twitter utilisé pour des opérations de nettoyage
Et contrairement à Twitter ou Facebook, la plupart des messages envoyés via Blackberry Messenger présenteraient l'avantage d'être difficilement traçables par les autorités.
"Tandis que Twitter diffuse des informations instantanées, BBM répand des déclarations et des photos documentant une activité criminelle", ajoute enfin le Guardian. Ironie du sort, Twitter est aussi utilisé par les Londoniens pour organiser des opérations de nettoyage des lieux des émeutes.