La police britannique a demandé l'aide d'internautes, qui appellent à la délation.
Prise au dépourvu par les émeutiers, la police britannique contre-attaque. Celle-ci en appelle aux internautes pour identifier les casseurs, qui sont désormais la cible d'appels à la délation de plus en plus nombreux sur Internet.
La police tisse sa toile
Pour ce faire, la police a décidé de publier des photos capturées par les caméras de vidéosurveillance lors des émeutes. "A mesure que l'enquête avance, nous allons publier des photographies de suspects que nous voulons interroger", prévient la police de Londres sur son site Internet.
"Si vous reconnaissez les individus sur les photos, si vous disposez d'informations sur les violences et les désordres qui ont eu lieu, merci de contacter les enquêteurs", ajoute-t-elle. "Vous pouvez aussi rapporter un crime et fournir des informations de manière anonyme."
La Police renvoie ainsi les internautes vers son compte FlickR, un site de partage de photos, où environ 25 clichés de pilleurs capturés par les caméras de vidéosurveillance ou récupérées sur les réseaux sociaux ont été publiés. "Croydon, 9 août, un homme vêtu d'un haut à capuche noir entrant dans une bijouterie", peut-on ainsi lire en-dessous d'une photo.
Les internautes avaient déjà pris les devants
Mais depuis le début de ces émeutes, des internautes anonymes ont aussi emboîté le pas de la police en créant des sites pour dénoncer les pilleurs. Comme "Catch a looter" (attrapez un pillard) qui renvoie vers "Crimestoppers", un site spécialisé qui entend aider la police en dénonçant les criminels.
Interrogé par Europe1, le gérant d'un de ces sites a justifié son initiative. "On n'a aucun lien avec le gouvernement ou la police. On est pour la liberté d'expression, on veut juste apporter notre aide", s'est-il défendu.
Plusieurs tabloïds ont aussi publié mercredi de nombreuses photos de jeunes hommes et femmes, la plupart cagoulées, une télévision, des bouteilles ou des vêtements sous le bras. "Dénoncez un crétin", a écrit The Sun en Une en condamnant "l'anarchie en Grande-Bretagne".