Plusieurs milliers de manifestants juifs ultra-orthodoxes ont empêché lundi un groupe de 300 femmes de prier devant le mur des Lamentations à Jérusalem. Le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld, a précisé que les militantes et sympathisantes du groupe des "Femmes du mur" avaient été escortées par les forces de l'ordre à proximité du mur mais n'avaient pas été autorisées à aller plus loin "afin de prévenir tout incident".
En avril dernier, un tribunal israélien a décidé que les femmes pouvaient porter le châle de prière ("talit") que les ultra-orthodoxes veulent selon la tradition réserver aux hommes. Au mur des Lamentations, un endroit est réservé aux femmes pour la prière. Les "Femmes du mur" veulent pouvoir y porter le "talit" et y réciter à haute voix la Torah, l'enseignement divin, ce que refusent les traditionalistes. "C'est la première fois en vingt-cinq ans que nous ne pouvons pas atteindre le mur", a déploré Shira Pruce, l'une des porte-parole du groupe. "La police nous a tenues à l'écart, alors que nous avons le droit d'aller là-bas."
Finalement, les militantes ont prié à une cinquantaine de mètres du mur des Lamentations. Des ultra-orthodoxes, parmi lesquels quelques femmes, leur ont lancé des oeufs pourris et les ont insultées. Quatre manifestants traditionalistes ont été interpellés, a dit Micky Rosenfeld. Le chef du gouvernement, Benjamin Netanyahu, a demandé à l'ancien ministre Natan Sharansky de mettre au point un compromis permettant aux femmes de prier devant le mur sans exacerber les tensions avec les ultra-orthodoxes. Sharansky a proposé d'agrandir la zone où peuvent prier les femmes. Cette idée est toujours à l'étude.