Payer davantage les profs dont les élèves réussissent bien et pénaliser ceux dont les élèves ont de mauvais résultats. C'est l'idée proposée par un groupe de députés anglais. L'objectif est de pousser les professeurs les moins efficaces à quitter le système éducatif, pour ne garder que les meilleurs et conserver un niveau d'enseignement élevé.
Selon le rapport des députés, les meilleurs professeurs stimulent les élèves et leur permettent - plus tard - de trouver des emplois mieux payés. "La génération actuelle de professeurs est la meilleure que nous ayons jamais eue. Mais nous devons accélérer les améliorations de la qualité d'enseignement (...) si nous ne voulons pas être relégués derrière les autres pays", alerte le député Graham Stuart, qui préside le comité sur l'éducation à la Chambre des communes, dans les colonnes du Financial Times.
"Une structure de paie rigide et inéquitable"
Les députés s'inquiètent que le système actuel rémunère de la même manière les 460.000 professeurs malgré les "énormes différences" entre leurs performances, explique The Telegraph. "Les professeurs les plus faibles ne doivent plus pouvoir se retrancher derrière une structure de paie rigide et inéquitable", préviennent-ils.
Ils demandent donc au gouvernement de mettre en place un système qui récompenserait les professeurs qui créent "la plus grande valeur ajoutée". Les "résultats" sur lesquels seraient fondés la réforme pourraient inclure non seulement les notes des élèves mais aussi une évaluation de leurs progrès, la discipline en classe et l'évaluation d'un inspecteur.
"Une plus grande liberté et flexibilité" dans le salaire des profs
Le ministre à l’Éducation a déjà écrit à l'instance chargée de fixer les salaires des professeurs pour lui demander son avis sur la façon dont le gouvernement pourrait introduire "une plus grande liberté et flexibilité" dans le salaire des professeurs, notamment en liant la rémunération à la performance. Ses recommandations sont attendues au mois de septembre.
Les syndicats d'enseignants sont d'ores et déjà montés au créneau. "La rémunération au résultat est un non-sens total. Les élèves ne sont pas des conserves de haricots et les écoles ne sont pas des lignes de production industrielles. Les écoles brillantes reposent sur une approche collégiale et un travail d'équipe", revendique Christine Blower, secrétaire générale du Syndicat national des professeurs, dans les colonnes du Guardian. Selon elle, un tel système créerait "encore plus de difficultés aux écoles déjà confrontées à de plus gros problèmes car les professeurs réaliseront qu'ils ne sont pas remerciés pour leur enseignement et qu'ils pourraient gagner plus en allant travailler ailleurs."