Un "navire-fantôme". C'est un navire long et effilé, à la coque étanche et refermé. Un navire submersible, discret, difficile à détecter pour les radars, sonars et autres rayons infrarouges utilisés par les gardes-côtes de toute la planète. Pas étonnant que ces embarcations soient particulièrement prisées des trafiquants de drogue. Conçu en fibre de verre, le navire, de 18 mètres de long pour 4 de large, "disposait d'une capacité de transport de six tonnes de drogue", a déclaré à la presse, le colonel Sergio Serrano, qui a dirigé l'opération menée par la marine de guerre et l'armée de l'air.
Un chantier appartenant aux Farc ? C'est aussi la raison pour laquelle l'armée, après avoir découvert un de ces narco-submersibles en construction dans le port de Tumaco, sur la côte sud de la Colombie, soupçonne les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) d'avoir financé la construction du navire pour alimenter ses clients en cocaïne sur tout le continent. Cette organisation, qui mène une guerilla acharnée depuis plusieurs décennies contre le gouvernement de Bogota, se finance en majeure partie grâce au trafic de cocaïne. En effet, même si aujourd'hui, un accord a été trouvé entre les guerilleros et le gouvernement, les Farc contrôlent toujours une partie du pays. Partie où la population paysanne cultive des champs de coca, la plante à l'origine de la cocaïne.
209 tonnes de cocaïne produites en Colombie en 2013. La Colombie est connue pour être l'un des plus gros producteurs de cocaïne du monde, avec 209 tonnes en 2013 selon l'ONU. Les narco-submersibles, utilisés pour transporter de grosses cargaisons de drogues, sont utilisés depuis de nombreuses années déjà. Un navire du même type avait déjà été découvert cette année au large de Tumaco, dans l'océan Pacifique. Depuis 1993, quelque 84 "narco-submersibles" ont été confisqués par les autorités colombiennes.