Depuis sept mois Pascal Mazurier est aux mains de la justice indienne. Ce diplomate français, âgé d’une quarantaine d’années, a passé quatre mois en détention provisoire. Depuis trois mois, il est placé sous contrôle judiciaire et ne peut donc pas quitter Bangalore, dans le sud de l’Inde. Il est accusé, par sa femme, d’avoir violé leur fille de trois ans. "Une détention de 120 jours issue d’une absolue erreur judiciaire", confie son avocat, Pierre-Olivier Sur, contacté par Europe1.fr.
Une preuve négative de son innocence
L’histoire commence au mois de juin dernier lorsque l’épouse du diplomate, Suja Jones, apporte à la police des draps qui portent des traces de sperme, ainsi qu’un prélèvement fait sur l’enfant dans un hôpital de Bangalore. Pour elle, il ne fait aucun doute que son époux a violé leur enfant. Pascal Mazurier est aussitôt placé en détention.
Ses avocats demandent alors à la justice indienne qu’un test ADN soit réalisé sur les preuves apportées par la mère. Le résultat est négatif : le sperme retrouvé sur l’enfant n’est pas celui du diplomate, en revanche celui trouvé sur les draps est bien le sien. "Il s’agit là de la preuve négative de l’innocence de notre client", poursuit Me Clémence Witt, collaboratrice de Me Pierre-Olivier Sur.
Une manipulation orchestrée par la mère
Pascal Mazurier est alors relâché, mais assigné à résidence par la justice indienne. Puis, au mois de janvier, survient un nouveau rebondissement. Dans un rapport remis aux avocats du diplomate, la police révèle que la petite fille n’a pas subi d’agression et que l’échantillon de sperme que l’hôpital indien de Bangalore dit avoir fait sur l’enfant ne porte pas l’ADN de la fillette.
"Il s’agit clairement d’une manipulation de la part de la future ex-femme" du diplomate, estime l’avocat, qui attend maintenant que le non-lieu soit prononcé. Le couple était, depuis plusieurs mois, en pleine crise conjugale. Pascal Mazurier s’était vu offrir la possibilité d’un poste en Afrique du Sud récemment. "C’est peut-être ce qui a poussé la mère à monter, avec l’aide d’un hôpital et d’une ONG, toute cette histoire", confient les avocats du diplomate.
Pour Pierre-Olivier Sure, Pascal Mazurier est victime d’une manipulation et évoque un "Outreau diplomatique" :
Outre le non-lieu, Pascal Mazurier souhaite aujourd’hui que ses enfants soient mis à l’abri, auprès de leurs grands-parents paternels. Depuis le mois de juillet, ils vivent avec leur mère. "Or, ils sont en situation de danger", estime Me Clémence Witt, qui craint "une manipulation des enfants". Pierre-Olivier Sur, qui a été reçu au quai d’Orsay et à l’Elysée lundi matin pour évoquer le cas de Pascal Mazurier, espère que la visite de François Hollande en Inde, le 14 février prochain, permettra d’accélérer le dossier.