En Italie, le vote est ouvert

Et si Berlusconi revenait aux affaires ? Le scénario est loin d'être irréaliste.
Et si Berlusconi revenait aux affaires ? Le scénario est loin d'être irréaliste. © REUTERS
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avec agences , modifié à
47 millions d’Italiens votent dimanche et lundi. Berlusconi pourrait retrouver le pouvoir.

Les bureaux de vote ont ouvert en italienne dimanche matin. Les Italiens sont appelés aux urnes dimanche et lundi pour élire un nouveau parlement, des élections très suivies par les marchés financiers qui craignent un blocage politique susceptible de ranimer la crise de la zone euro. Des craintes personnifiées par Silvio Berlusconi.

Le pari de Berlusconi. Pour sa sixième campagne électorale, Silvio Berlusconi réussira-t-il son pari ? Si la coalition de droite du "Cavaliere" arrive en tête des élections législatives italiennes de dimanche et lundi, il ne sera en tout cas pas président du Conseil : en vertu de l’accord entre son parti, le Peuple de la Liberté (PdL) et la Ligue du Nord, il se contenterait d’un poste de ministre de l’Économie.

Malgré tout, en dehors de l’Italie, le possible retour de Silvio Berlusconi aux affaires inquiète déjà. Martin Schulz, le président du Parlement européen, a ainsi mis en garde contre un retour du "Cavaliere", accusé d’avoir fait partir son pays "en vrille" avec "son action gouvernementale irresponsable et ses frasques personnelles". Le point sur un scrutin à cinq inconnues.

affiches électorales, Italie

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Les sondages. D’après les derniers sondages, Pier Luigi Bersani, le candidat de la gauche, arriverait en tête avec environ 34% des voix, suivi de la coalition de Silvio Berlusconi, avec 30%. L'iconoclaste Beppe Grillo obtiendrait environ 17% des suffrages, devant le centriste et chef du gouvernement sortant Mario Monti et ses 10 à 12% de voix. Mais environ 10% des Italiens seraient encore indécis. Et selon les experts, les sondages ont tendance à sous-estimer le score de Silvio Berlusconi, certaines personnes étant réticentes à déclarer qu’elles voteront pour lui.

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beppe grillo bandeau

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Le trublion Beppe Grillo. Avec son Mouvement 5 Étoiles, l’ancien comique Beppe Grillo a su créer la surprise. Cet électron libre a réussi à s’imposer dans la campagne entre un Pier Luigi Bersani un peu terne et un Silvio Berlusconi toujours flamboyant, mais empêtré dans les affaires. Son credo : "ni idéologie de gauche, ni idéologie de droite, mais des idées". Comme celle de supprimer les privilèges des hommes politiques.

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sénat italie

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Une majorité parlementaire incertaine. Quand bien même la coalition de Silvio Berlusconi remporterait le scrutin, elle n’est pas assurée d’obtenir une majorité parlementaire. La loi électorale italienne donne en effet la majorité absolue à la Chambre des députés à la coalition arrivée en tête. Mais au Sénat, la prime à la majorité est attribuée au niveau de chacune des 20 régions de l’Italie, ce qui rend les prévisions difficiles.

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L’effet pape. Pour une bête médiatique comme le "Cavaliere", l’annonce-surprise de la démission du pape, qui a monopolisé la Une des journaux à une dizaine de jours du scrutin, ne pouvait pas tomber plus mal. "Nous devions peser médiatiquement ces dix derniers jours de campagne pour virer en tête", confiait il y a quelques jours une députée du PdL au micro d’Europe 1.

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La météo. C’est la première fois que des élections sont organisées en hiver en Italie. Cela peut sembler anodin, mais le mauvais temps prévu pourrait peser sur la participation. Les personnes âgées pourraient notamment renoncer à se rendre aux urnes, ce qui risque de pénaliser le clan du "Cavaliere".