Équateur : il s'excuse pour avoir dit "tapette" et "noirs" à la télé

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avec AFP , modifié à
MEA CULPA - Alfredo Pinoargote, connu pour son ton critique envers le gouvernement, a été rappelé à l'ordre pour ses propos, jugés discriminatoires.

Un présentateur d'une chaîne de télévision privée en Equateur a présenté mercredi des excuses publiques, sur injonction de l'autorité de régulation des médias, pour avoir prononcé à l'antenne les mots "tapettes" et "noirs".

Il se plaignait du contrôle des médias. Officiant sur la chaîne Ecuavisa, Alfredo Pinoargote, connu pour son ton critique envers le gouvernement, a été rappelé à l'ordre pour ses propos, jugés discriminatoires, alors qu'il entendait justement, à travers eux, se plaindre du contrôle de cet organe. "Il y a un climat ou un système de restriction de cette liberté (d'expression). Par exemple, on ne peut plus qualifier les gays de "tapettes"ou les afros de "noirs"", avait-il déclaré.

A la suite de ce programme, diffusé en janvier, une députée de la majorité avait saisi l'autorité de contrôle de l'information et de la communication (Supercom) qui a ordonné au présentateur à demander pardon. "Je présente mes excuses au peuple afro-équatorien et à la communauté représentant la diversité sexuelle pour mes propos", a récité M. Pinoargote à la télévision.

Pas une insulte mais un exemple, selon lui. Ce dernier avait précisé n'avoir jamais utilisé ces mots comme une insulte mais afin de démontrer, selon lui, "l'usage pervers et hypocrite" de certains hommes politiques qui "portent atteinte à la liberté d'expression en se servant de ces communautés comme boucliers".

Le responsable de la Supercom, Carlos Ochoa, s'est pour sa part déclaré satisfait de ces excuses publiques. "Il apparaît vraiment bon pour l'Etat de droit dans lequel nous vivons que chacun assume sa responsabilité et respecte les dispositions légales", a-t-il commenté. Depuis sa création, l'autorité de contrôle suscite une polémique en Equateur où elle est considérée par l'opposition comme un outil de censure, une inquiétude relayée par certaines associations internationales.

Il y a une semaine, la Supercom avait contraint le principal tabloïd national, le journal Extra, à présenter des excuses pour avoir publié une photo d'un mannequin en sous-vêtements.
En mars dernier, elle avait sanctionné un caricaturiste de presse, l'obligeant à rectifier un dessin considéré comme injurieux par le président Rafael Correa, un dirigeant socialiste en conflit ouvert avec la presse privée.