L’INFO. Le scandale se rapproche dangereusement. Mariano Rajoy, le Premier ministre espagnol, se retrouve en position très délicate après des révélations sur une affaire de corruption au sein de son parti. A l’opposition qui le pressait de démissionner, le conservateur a répondu lundi qu’il accomplirait "le mandat que [lui] ont donné les Espagnols". Soumis à une pression croissante depuis que son nom est apparu dans ce scandale, le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, s'expliquera devant les députés jeudi 1er août.
Celui par qui le scandale est arrivé. Depuis six mois, Luis Barcenas, l’ancien trésorier du PP, le parti de Mariano Rajoy, fait trembler la droite espagnole. En détention préventive depuis le 27 juin, il est au cœur d’un scandale de comptabilité occulte au sein du parti. Il doit être entendu lundi par un juge d’instruction. L’audition est potentiellement explosive : l’ancien trésorier s’apprêterait à remettre à la justice "des centaines de documents originaux" et une clé USB contenant toute la comptabilité du pari entre 1990 et 2008.
> ZOOM : Barcenas, l'homme qui fait trembler Rajoy
Des SMS compromettants. Dans cette affaire, le nom de Mariano Rajoy est apparu pour la première fois le 31 janvier dans des notes censées avoir été établies par Luis Barcenas et rendues publiques par le quotidien El Pais. Le Premier ministre figure dans une liste de dirigeants du Parti populaire, qu'il préside depuis 2004, soupçonnés d'avoir touché des sommes non déclarées émanant de chefs d'entreprises privées et versées par l'ex-trésorier du parti, Luis Barcenas. Mariano Rajoy y est présenté comme ayant perçu au total "25.200 euros par an" entre 1997 et 2008.
Récemment, l’étau s’est resserré autour du Premier ministre, quand le quotidien El Mundo a publié des documents prouvant selon lui que Mariano Rajoy aurait perçu des salaires illégaux.Le même quotidien a publié des textos que le Premier ministre aurait échangés avec Luis Barcenas. "Luis, je comprends, sois fort", aurait envoyé Mariano Rajoy à l’ex-trésorier le 18 janvier dernier. Dans un autre message, le Premier ministre lui demanderait carrément de "nier l’existence de la comptabilité occulte et des compléments de salaires".
"Aucune pression" sur la justice. Très embarrassé par ces dernières révélations, Mariano Rajoy avait réagi devant la presse, après des appels à la démission lancés dimanche par l’opposition socialiste.
La réaction de Mariano Rajoy devant la presse :
"J’accomplirai le mandat que m’ont donné les Espagnols", a-t-il assuré devant la presse, martelant que "l’État de droit ne se soumet[tait] pas au chantage". Avant d’ajouter que la justice poursuivait son travail "sans aucune pression", au moment même où Luis Barcenas était entendu par le juge d’instruction.
Rajoy devant les parlmentaires. Le Premier ministre va donc s'expliquer devant les députés jeudi. La séance "durera plusieurs heures" et commencera avec l'intervention du Premier ministre conservateur. Les groupes de l'opposition pourront ensuite monter chacun à leur tour à la tribune puis Mariano Rajoy leur répondra. L'opposition, menée par le Parti socialiste, menace de présenter une motion de censure, qui aurait peu de chances d'aboutir, compte tenu de la large majorité parlementaire dont dispose Mariano Rajoy. Face aux soupçons qui s'installent, au mécontentement d'une partie de l'opinion publique et aux pressions politiques, il avait admis lundi qu'il devait s'expliquer pour "éclaircir les doutes, qu'il est légitime que beaucoup de monde ait ou que pourraient avoir de nombreux citoyens".