L’INFO. La fille du roi d'Espagne, l'infante Cristina, est convoquée samedi par un juge des Baléares qui l'a inculpée de fraude fiscale. Elle se dit "sereine" et prête à répondre à toutes les questions. La maison royale, elle, espère vite passer à autre chose. Mais c'est au juge de décider s'il y aura ou non un procès.
"Elle est sereine. Elle va bien". L'infante, qui vit en Suisse, est arrivée à Barcelone en compagnie de son époux, Iñaki Urdangarin, où elle préparait sa défense. Elle se rendra samedi à Palma de Majorque pour répondre à la convocation du juge José Castro. "Elle est sereine. Elle va bien", a déclaré l'avocat, Jesus Maria Silva. "Elle veut raconter tout ce qu'on lui demandera et se libérer un peu de cette affaire", a-t-il ajouté, souhaitant que cette audition permette de démontrer l'innocence de l'infante.
Au fil des mois, l'enquête a resserré son étau autour de Cristina. Empêtrée dans le scandale, la Maison royale espère maintenant en finir au plus vite avec ce que son chef, Rafael Spottorno, qualifiait publiquement de "martyre".
Les dommages se sont aggravés. Mais si l’infante se dit sereine, "cette affaire est un énorme problème pour la monarchie depuis le début. Et quand elle s'est centrée sur le personnage de l'infante, les dommages se sont aggravés, parce que c'était la première fois qu'un membre de la Famille royale devait rendre des comptes à la justice", explique Ana Romero, correspondante du journal El Mundo à la Maison royale. D'autant que les soupçons de fraude fiscale ont été nourris par des révélations sur le train de vie du couple.
Un tabou levé. Cette affaire n’est pas sans ébranler le père de Cristina. A 76 ans, après 38 ans de règne, Juan Carlos montre désormais le visage d'un roi fatigué, appuyé sur des béquilles après plusieurs opérations de la hanche. Si "l'affaire Urdangarin" a amorcé il y a deux ans une chute catastrophique de son image, le scandale est également venu en 2012 d'une coûteuse escapade au Botswana, pour une chasse à l'éléphant qui a choqué une Espagne meurtrie par la crise.
Ni les excuses alors adressées au pays stupéfait, ni la mise à l'écart de Cristina et son époux de l'agenda officiel n'ont enrayé la tendance : le tabou est aujourd'hui levé en Espagne sur une possible abdication au profit du prince Felipe, qui incarne à 46 ans l'espoir de la monarchie.
Procès ou pas ? Après cette audition, le juge Castro devrait rapidement clore l'instruction ouverte en 2010. Il aura alors toutes les cartes en main pour décider si "l'affaire Noos", du nom de la fondation à but non lucratif présidée entre 2004 et 2006 par Iñaki Urdangarin, débouche ou non sur un procès.
L'INFO - La fille du roi d'Espagne chez le juge