A l'approche de Noël, c'est un scandale dont se serait bien passée la famille royale espagnole. Pour la première fois dans l'histoire de la Couronne, un membre est accusé par la justice de détournement de fonds publics et privés. Il s'agit de l'époux de la princesse Cristina, et donc gendre de Juan Carlos, roi d'Espagne : Inaki Urdangarin. Cette affaire fait polémique en Espagne car normalement, un membre de la famille royale a le droit d'exercer une profession mais pas dans "les affaires".
De l'argent public
L'affaire a été révélée par le quotidien espagnol, El Periodico. Le duc de Palma de Majorque (son titre) aurait créé plusieurs sociétés pour s'accaparer des fonds. Cet argent transitait par l'Institut Noos, sorte d'organisation non-gouvernementale chargée d'organiser des événements sportifs, pour lequel il travaillait. Ce détournement se chiffrerait autour de 2,3 millions d'euros du gouvernement des îles Baléares et 1,7 million d'euros de la région de Valence.
Le FC Barcelone
Avant de se lancer dans les affaires, Inaki Urdangarin était handballeur professionnel au sein du FC Barcelone. C'est lors des Jeux olympiques d'Atlanta en 1996, où il a remporté la médaille de bronze, qu'il rencontre Cristina, la fille du roi d'Espagne.
Les deux décident de se marier en 1997. A cause de ses nouvelles obligations royales, le duc de Palma de Majorque décide de prendre sa retraite sportive. Il se lance dans le monde des sociétés de conseil.
La vie de palais
En 2005, l'achat par le duc et la duchesse d'un petit palais dans le quartier très huppé de Pedralbes à Barcelone a mis la puce à l'oreille du juge Castro Aragon, en charge de cette affaire. L'achat d'une demeure d'environ 6 millions d'euros pour une surface de 1.200 mètres carrés habitables et 1.300 mètres carrés de jardins ne passe pas inaperçu.
A cette époque, l'infante Cristina travaille pour la Fondation La Caixa, une grande banque catalane. Le couple perçoit en parallèle des émoluments de la Couronne, de part leur ascendance royale. Aujourd'hui, le couple vit à Washington après une mutation d'Inaki Urdangarin qui travaille pour la société espagnole de télécommunication, Telefonica.
La justice
Pour l'instant, seul l'associé du gendre espagnol a été entendu et mis en examen. Visiblement, la justice espagnole prend davantage de pincettes avec un membre éminent de la famille royale. Voyant la polémique monter en Espagne, le porte-parole du roi a annoncé que les comptes d'Inaki Urdangarin "seront rendus publics avant la fin de l'année".
Officiellement, le gendre est un justiciable comme un autre et reste donc sous le coup de la loi. Pour les faits qui lui sont reprochés, il risque jusqu'à quinze ans de prison. Seul moyen pour qu'il ne soit pas condamné : que le roi Juan Carlos fasse usage de son droit de grâce référencé dans la Constitution espagnole.