Le président du Parti social-démocrate allemand (SPD/opposition) soupçonne la chancelière Angela Merkel d'avoir été au courant "au moins sur le fond" du programme d'espionnage de l'UE par les États-Unis dont les révélations suscitent un scandale. "La réaction de la chancelière laisse soupçonner qu'elle était au moins sur le fond au courant de la surveillance", assure Sigmar Gabriel dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) à paraître mardi. Le dirigeant de la principale formation d'opposition exige maintenant d'Angela Merkel qu'elle "dise si elle était au courant et si elle a toléré cela".
A trois mois des élections législatives, les révélations du magazine Der Spiegel, selon lesquelles l'Agence nationale de sécurité (NSA) américaine a espionné des bâtiments officiels de l'Union européenne, s'avèrent politiquement embarrassantes pour la chancelière qui vise un troisième mandat. Au sein de l'UE, l'Allemagne serait une cible privilégiée, selon l'hebdomadaire allemand.
Lundi, le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, a estimé que les Etats-Unis devaient "rétablir la confiance" avec leurs alliés européens alors que Berlin a communiqué son "étonnement" à la Maison Blanche durant le week-end. Sigmar Gabriel a également réclamé que l'Allemagne examine la possibilité d'une procédure auprès de la Commission européenne pour violation des traités européens par la Grande-Bretagne, également pointée du doigt dans cette vaste affaire. "Ce qui est maintenant manifeste s'avère plus qu'un scandale des services secrets", selon lui. "La surveillance de millions de citoyens et citoyennes européens viole avec certitude les traités européens dans les mots et dans l'esprit".