L’info. La série de révélations se poursuit. Le quotidien Le Monde a divulgué vendredi de nouvelles informations sur les affaires d’espionnage entre les États-Unis et la France. Cette fois, c’est un document de quatre pages, une note interne de l’agence nationale de sécurité fournie par Edward Snowden, auquel les journalistes du quotidien du soir ont eu accès. Elle concerne une attaque informatique contre l’Élysée en mai 2012, entre les deux tours de l'élection. Depuis Bruxelles, François Hollande a indiqué que la France avait "plusieurs pistes" pour les responsables de ce piratage.
Une cyber-attaque contre l’Élysée. La note, frappée du cachet "top secret", a été adressée à la direction de la NSA par le service chargé des relations extérieures. Selon le quotidien, "elle fixe les grandes lignes de la visite, le 12 avril 2013, de deux hauts responsables français", Bernard Barbier et Patrick Pailloux.
Le premier est directeur technique de la DGSE (services secrets extérieurs français), le second, directeur de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'informations (Anssi). Tous deux se sont rendus aux États-Unis pour demander des comptes à leurs homologues américains qu'ils suspectent d'être derrière une attaque informatique contre la présidence française au mois de mai 2012.
La NSA veut prouver sa bonne foi. Dans le document, on apprend que la NSA a démenti être derrière l’attaque et a ouvert une enquête afin de démasquer les auteurs pour prouver sa bonne foi auprès de Paris. Dans la note "on peut lire ainsi que le service TAO (Tailored Access Operations), qui gère et conduit les cyber-attaques de la NSA à travers le monde a confirmé qu'il ne s'agissait pas de l'une de ses opérations", écrit Le Monde.
L’agence américaine se serait alors tournée vers des proches partenaires pour savoir s’ils étaient impliqués. Une fois encore : rien ne montre que l’attaque vient du cercle proche qui comprend les seize agences de renseignement américain.
La piste israélienne. En revanche, la note évoque une possible implication du Mossad dans l’attaque informatique de la présidence française, bien que "la France n'est pas une cible commune à Israël et aux États-Unis", précise l’auteur du rapport. Il indique aussi que "les Israéliens sont d'excellents partenaires en termes de partage de renseignements, mais d'un autre côté, ils nous visent pour connaître nos positions sur le Proche-Orient. (…) C'est le troisième service secret le plus agressif au monde contre les États-Unis".
La note ne dresse aucune conclusion définitive. Interrogé par Le Monde le bureau du premier ministre israélien a affirmé qu'"Israël est un pays ami, allié et partenaire de la France et ne gère aucune activité hostile qui pourrait porter atteinte à sa sécurité". Et le quotidien de préciser que ni la DGSE, ni l’ l'Anssi, ni l’Élysée n’ont souhaité commenter les éléments contenus dans le document de la NSA.
Hollande évoque "plusieurs pistes". Depuis Bruxelles où il participe à un sommet européen, François Hollande a indiqué : "Le Monde évoque à partir des document qui sont à sa disposition plusieurs pistes", avant d'ajouter : "nous aussi, nous avons plusieurs pistes". "Il faut à chaque fois élever le niveau technologique, parce que nous avons des attaques", a indiqué le président, tout en soulignant que l'attaque de 2012 avait "été déjouée, donc elle n'a pas eu de résultats, donc il n'y a rien à redouter".
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