Développer l'élevage de pythons en captivité "pourrait aider à réduire la pression que subissent les populations de pythons sauvages en Asie", alors que l'industrie du luxe est de plus en plus demandeuse de peaux de serpent, selon un rapport présenté lundi à Paris.
Mieux gérer le commerce de pythons. Ce rapport est issu du partenariat conclu en novembre entre le groupe français de luxe Kering (ex-PPR), dont la marque phare Gucci est l'une des plus consommatrices au monde de peaux de pythons, et l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Centre du commerce internationale (ITC), qui dépend de l'OMC et de l'ONU. L'objectif est de faire évoluer l'ensemble du secteur vers plus de durabilité, "non seulement l'industrie du luxe mais aussi le commerce des pythons", a souligné Marie-Claire Daveu, directrice du Développement durable de Kering.
Demande en hausse "depuis 20 ans". "La demande pour les peaux de pythons va crescendo depuis 20 ans", note Jean-Christophe Vié, directeur adjoint du programme global de sauvegarde des espèces à l'UICN. Or si le marché officiel du python est évalué à un milliard de dollars, le marché clandestin pèse à peu près autant. Le commerce concerne plus de 500.000 peaux par an, autour de deux espèces principales d'Asie du sud-est, le python birman et le python réticulé, dont les peaux sont exportées surtout vers l'Italie, la France et l'Allemagne.
Possible de les élever en captivité. Le python birman, le plus menacé, provient à 99% de fermes d'élevage, contrairement aux peaux de python réticulé (seulement 25%). Le Vietnam, l'Indonésie et la Malaisie sont les principaux pays fournisseurs. "Le principal résultat de nos recherches, c'est qu'il est effectivement possible d'élever des pythons en captivité pour leurs peaux", a expliqué Daniel Natusch, l'un des auteurs du rapport et membre du Groupe d'experts Boas et Pythons de l'UICN.