L’INFO. Chris Christie aime se présenter comme un rassembleur entre républicains et démocrates, mais c’est peut-être un pont qui aura raison de ses ambitions présidentielles. Le gouverneur du New Jersey, dans le nord-est des États-Unis, est empêtré dans un scandale impliquant son entourage. Ce républicain pressenti pour la course à la Maison-Blanche en 2016 fait tout son possible pour éteindre l’incendie. Et ça semble marcher.
Les protagonistes : un gouverneur et son cabinet.
Chris Christie, le gouverneur qui monte. Républicain modéré, Chris Christie semble bien parti pour se lancer dans la course à la Maison-Blanche en 2016. Il s'est soigneusement construit une image de rassembleur sachant dépasser les clivages entre républicains et démocrates.
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Bridget Ann Kelly, l'encombrante collaboratrice. Jusqu'à jeudi, Bridget Ann Kelly était chef de cabinet adjointe de Chris Christie. C'est par elle que le scandale est arrivé et le gouverneur assure qu'elle lui a menti.
David Wildstein, l'ami d'enfance. Chris Christie et David Wildstein se connaissent depuis le lycée. Le gouverneur l'a nommé à la tête de l'Autorité portuaire de New York et du New Jersey en 2010. Il est décrit comme le "confident" de Chris Christie.
Mark Sokolich, le maire bafoué. Démocrate et maire de la ville de Fort Lee, dans le New Jersey, au bord de la rivière Hudson et en face de Manhattan, il a payé cher son refus de soutenir la candidature de Chris Christie en 2013.
L’objet du scandale : un pont. 9 septembre 2013. En pleine campagne pour la réélection du gouverneur Christie, des accès du pont George Washington, une énorme artère qui relie le New Jersey à New York, sont fermés. La raison invoquée ? Une "étude de trafic". Pendant plusieurs jours, des embouteillages monstres sont enregistrés, notamment dans la ville de Fort Lee. Les enfants arrivent en retard à l’école et des ambulances se retrouvent coincées dans les bouchons, souligne CBS News.
La raison : une sombre vengeance. Mais c’est en réalité trois semaines plus tôt que l’histoire a commencé. Car cet embouteillage a été orchestré… depuis le cabinet de Chris Christie, par des collaborateurs du gouverneur. C’est ce qu’affirment NBC New York et le New York Times, textos et e-mails à l’appui. Au cœur de l’affaire, le maire de Fort Lee, le démocrate Mark Sokolich, dans le viseur de l’entourage de Chris Christie pour avoir refusé de soutenir sa réélection. Pour punir l’élu, des membres du cabinet de Chris Christie ont donc initié la fermeture, dès le mois d’août.
Les preuves : des textos explosifs. Des e-mails et des textos compromettants ont été publiés dans la presse. Le 13 août, Bridget Ann Kelly, chef de cabinet adjointe de Chris Christie, envoie à David Wildstein, ami de longue date du gouverneur et patron de l’Autorité portuaire de New York et du New Jersey ce message : "c’est le moment pour des problèmes de circulation à Fort Lee". "Compris", répond l’intéressé. Le maire de Fort Lee n’est pas prévenu de la fermeture des voies, présentée comme une "étude de trafic". Le lendemain, il appelle à l’aide un haut responsable de l’Autorité portuaire. Dans la foulée, une personne non identifiée échange par textos avec David Wildstein : "Ai-je tort de sourire ?". "Non", répond-il. "Je me sens mal pour les enfants", poursuit l’autre. "Ce sont les enfants des électeurs de Buono", rétorque Wildstein, faisant référence à la démocrate Barbara Buono, largement battue par Christie en novembre.
La réaction : des excuses. Pour Chris Christie, qui jure ne pas être impliqué, ce scandale est évidemment extrêmement embarrassant. Pour tenter de calmer le scandale, il lui fallait frapper fort. Chris Christie a présenté des excuses et annoncé jeudi le licenciement de Bridget Ann Kelly, au cours d’une conférence de presse fleuve qui a duré près de deux heures.
Les excuses de Chris Christie :
Un exercice périlleux mais réussi, note la presse américaine. "Je suis embarrassé et humilié par le comportement de certains membres de mon équipe", a-t-il déclaré. L’exercice, périlleux, semble plutôt réussi, note la presse américaine. Chris Christie, "chef belliqueux", a réussi à se métamorphoser en "figure paternelle profondément blessée, secouant la tête, murmurant ses mots, les larmes aux yeux", décrit le New York Times. Là où d’ordinaire les hommes politiques présentent des excuses presque mécaniques, Chris Christie a demandé pardon dans des termes "vivants et personnels". Pour le site Politico, le gouverneur a réussi à limiter les dégâts en insistant sur sa non-implication. Mais gare à lui si dans les semaines qui viennent de nouveaux éléments viennent prouver le contraire.
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