Comme lui, il est jeune. Comme lui, il se présente avec un seul mandat de sénateur à son actif. Et comme lui, il est issu d’une minorité visible. Entre Marco Rubio, candidat déclaré à l’investiture républicaine pour la course à la Maison-Blanche de 2016, et le démocrate Barack Obama, qui s’apprête à achever son second mandat, les similitudes ne manquent pas. Revue de détails.
Des élus jeunes... Né en 1971 de parents cubains immigrés, Marco Rubio a dix ans de plus que l’actuel locataire de la Maison-Blanche. Tous deux ont été élus jeunes : à 36 ans pour Barack Obama au Sénat de l’Illinois, à 29 ans pour Marco Rubio au Sénat de Floride, rappelle The Atlantic. Et Barack Obama s’est lancé dans la course à la Maison-Blanche alors qu’il n’en était qu’à son premier mandat national, tout comme Marco Rubio.
Mais ce dernier prend bien soin de se démarquer du président actuel en affirmant notamment sur NBC News qu’il y a "des différences signifiantes en termes d’expérience et de parcours" entre lui et le Barack Obama de 2008. D’ailleurs, dès 2012, Jeb Bush, l’ancien gouverneur de Floride et lui aussi candidat à l’investiture républicaine, disait de Marco Rubio qu’il avait "plus d’expérience qu’en avait le candidat Barack Obama".
… et issus de minorités. Ce qui est en revanche indéniable, c’est que les deux hommes sont issus de minorités ethniques. Arrivés de Cuba quinze ans avant sa naissance, les parents de Marco Rubio ont travaillé comme barman et femme de chambre. Comme Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, Marco Rubio s’appuie largement sur son histoire personnelle dans ses discours et se verrait bien en premier président latino du pays.
Reste à savoir si les électeurs suivront, tempère le Miami News Times. Car si Barack Obama a réussi à séduire l’électorat noir, Marco Rubio n’aura peut-être pas le même succès auprès de des hispaniques : en Floride, les sondages montrent en effet que d’autres républicains jouissent d’une plus grande popularité auprès de cet électorat crucial. Un état de fait qui s’explique en partie par les prises de position de Marco Rubio, farouchement opposé aux régularisations d’immigrés clandestins et à la normalisation des relations avec Cuba.
Ils utilisent la même rhétorique. Autre similitude entre les deux hommes, leur talent d’orateur, mais aussi la rhétorique employée, malgré les différences de taille sur le fond. Lundi, en lançant officiellement sa campagne, Marco Rubio a employé des termes qui ne sont pas sans rappeler ceux du Barack Obama de 2004, note le Washington Post. Tous deux font référence à leurs parents et à une candidature "improbable", permise par les "possibilités" offertes dans une "nation exceptionnelle". En clair, il s’agit de se poser en incarnation du changement et du fameux rêve américain. Et ce n’est peut-être pas un hasard si on retrouve le mot "rêve" dans les titres de deux ouvrages qu'ils ont écrits ("Les rêves de mon père", de Barack Obama, et "American dreams", "Rêves américains", pour Marco Rubio).
Seule inconnue : Marco Rubio saura-t-il se vendre à tous les Américains aussi bien que Barack Obama ? Le candidat sait parfaitement s’adresser à un public républicain, mais il devra faire ses preuves face à un auditoire national. Son expérience la plus significative en la matière remonte à 2013, quand il a été choisi pour répondre au discours sur l’état de l’Union de Barack Obama. Et les médias n’en ont pas gardé un souvenir impérissable, si ce n’est celui d’un geste un peu maladroit pour saisir sa bouteille d’eau…
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