"Ça va faire mal", écrit le Wall Street Journal. Les États-Unis sont une nouvelle fois au pied du mur : si aucun accord n’est trouvé entre démocrates et républicains d’ici vendredi, des coupes budgétaires automatiques, baptisées séquestres, entreront en vigueur dans le pays. Une véritable cure de rigueur forcée, avec le gel de 85 milliards de dollars de dépenses publiques, soit environ 64 milliards d’euros. Vendredi, Barack Obama et les leaders républicains se retrouvent pour une réunion de la dernière chance. Mais selon l’hebdomadaire Time, la question n’est plus de "savoir si le séquestre va être appliqué, mais plutôt de savoir à quel point il sera terrible". Le point sur ce nouveau blocage budgétaire.
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Comment en est-on arrivé là ? Deux mois à peine après avoir frôlé la catastrophe lors de la crise du "mur budgétaire", rebelote : les États-Unis risquent de subir des coupes budgétaires de grande ampleur. Les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, et les démocrates, qui contrôlent la Maison-Blanche et le Sénat, sont en effet incapables de s’accorder sur les modalités d’un plan de réduction des déficits.
L’inventaire des services menacés. Barack Obama a prévenu mercredi que ces coupes automatiques constitueraient un "gros choc" pour l’économie américaine. Les coupes pourraient, selon lui, coûter 0,6 point de croissance au pays. Pour faire pression sur le Congrès, la Maison-Blanche a publié une sorte d’inventaire à la Prévert de tous les domaines qui pâtiraient des coupes budgétaires. On y trouve, pêle-mêle, le ministère de la Défense, lourdement affecté, les services d’immigration, l’éducation, la santé, la sécurité aux frontières… A en croire le ministère de l’Éducation, 17.200 enseignants pourraient par exemple perdre leur emploi, indique le New York Times. D’importants retards pourraient aussi survenir dans les aéroports, en raison de réduction des moyens accordés au contrôle aérien. Certains ont même pris les devants : plusieurs centaines de sans-papiers ont été remis en liberté par les autorités, qui ont invoqué le coût de leur détention.
Une manœuvre politique ? Les éditorialistes sont toutefois un peu sceptiques devant les menaces agitées par la Maison-Blanche. Les effets des coupes budgétaires "ne se feront pas sentir avant plusieurs mois" dans la plupart des écoles, assure le Washington Post. Dans les rangs des républicains, on assure que Barack Obama en rajoute pour faire peur aux Américains, analyse le New York Times. Le quotidien explique aussi qu’en réalité, il ne semble y avoir aucune volonté de négociation entre les deux camps "sur ce qui demeure un désaccord philosophique profond" à propos des impôts.