Etats-Unis : vers une nouvelle semaine de paralysie

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Alexis Toulon avec AFP , modifié à
L’impasse se poursuit entre Obama, qui refuse un compromis au rabais, et les républicains, qui refusent l'extension du plafond de la dette.

La tempête semblait être passée, les discussions avaient repris, mais la crise budgétaire aux Etats-Unis pourrait bien se prolonger jusqu'à la semaine prochaine. Les républicains accusent Barack Obama d’avoir rejeté leurs propositions. Côté démocrates, on estime que les contacts au Sénat étaient "très préliminaires".

Impasse à la Chambre, échec au Sénat. "Je suis déçu que le président ait rejeté l'offre que nous avons mise sur la table", a déclaré Eric Cantor, chef de la majorité républicaine à la Chambre. Les élus de la chambre sont partis en week-end jusqu’à lundi soir. Côté Sénat, Harry Reid, chef de file des démocrates, a estimé que les contacts, entre les deux chefs de groupes, démocrate et républicain, étaient seulement "très préliminaires".

Obama droit dans ses bottes. Le président américain n’a pas souhaité commenter les accusations d’intransigeance dont l’accusent les républicains. Il regrette toutefois le rejet d'une mesure au Sénat qui aurait permis à l'Etat fédéral de continuer à emprunter, et donc d'écarter le risque d'un défaut de paiement inédit,  jusqu'à la fin de l'année 2014.

Le défaut de paiement s’approche. La deadline la plus crainte par l’économie mondiale est dans cinq jours. "Avec seulement cinq jours avant que l'Etat ne puisse plus emprunter, le Congrès doit avancer sur une solution qui mette fin à la paralysie du gouvernement et nous permette de payer nos factures", a déclaré Jay Carney, porte-parole de la Maison Blanche.

Inquiétudes des banques. De la banque mondiale aux banques privées, les patrons font part de leurs craintes d’un défaut de paiement. Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale, estime ainsi que "nous sommes à cinq jours d'un instant très dangereux". Jamie Dimon, de JPMorgan, a quant à lui déclaré que "cela se répandrait dans l'économie mondiale d'une manière impossible à appréhender".

Qu’est-ce qui a été proposé ? Les Républicains ont proposé une solution de court terme afin de négocier un vaste accord de réforme des programmes sociaux américains, dont le système public de retraites, tout en maintenant la pression sur le président. Barack Obama estime que ce type de manœuvre n’est "pas intelligent". Selon le président, "repousser de deux mois le plafond de la dette et de flirter avec le premier défaut intentionnel au milieu de la saison commerciale de Noël" serait une erreur.

Comment s’en sortir ? Les deux chambres doivent accorder leurs violons. Le Sénat, traditionnellement mois intransigeant, a annoncé travailler sur un plan alternatif à celui de la Chambre. Mais tout accord devra dans tous les cas être adopté à l'identique par les deux assemblées.

Les conséquences du Shutdown. Certains Etats prélèvent directement dans leurs caisses afin de se substituer à l’Etat fédéral. Les administrations fédérales sont paralysées depuis le 1er octobre faute de vote sur les dépenses et les recettes au Congrès. Des centaines de milliers de fonctionnaires ont reçu l'ordre de rester chez eux, provoquant une cascade de dysfonctionnements à travers tout le pays. Le secteur privé est lui aussi touché : l'avionneur américain Boeing a affirmé qu'il pourrait renvoyer des salariés de la branche défense, espace et sécurité chez eux sans les payer en cas de prolongement du blocage.

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