Des divergences au sein de la Commission européenne ont bloqué jeudi l'adoption d'un rapport sur les options possibles pour étendre l'indication obligatoire de l'origine de la viande utilisée pour les plats préparés, a-t-on appris de source européenne. "La procédure d'adoption a été stoppée et renvoyée à plus tard", a indiqué cette source.
Le rapport préparé par le commissaire à la Santé, Tonio Borg, proposait aux Etats membres et au Parlement européen trois options possibles en matière d'étiquetage, et détaillait leur coût et leurs conséquences pour l'industrie. Il avait été réclamé notamment par la France pour apaiser les tensions provoquées par la découverte de l'utilisation frauduleuse de viande de cheval à la place de la viande de boeuf dans des plats préparés.
Les propositions de M. Borg ont été jugées insuffisantes par l'eurodéputée conservatrice française Agnès Le Brun (PPE, UMP), qui exige de la Commission européenne la présentation d'une proposition de loi pour imposer l'obligation d'indiquer l'origine de la viande sur l'étiquetage. "Dire que l'étiquetage va entraîner une hausse des prix, ce que d'ailleurs plusieurs associations de consommateurs contestent, est un argument qui permet surtout à la Commission de se défausser pour ne pas avancer dès maintenant de propositions législatives", a-t-elle accusé la semaine dernière après avoir rencontré M. Borg.
En n'usant pas de ses prérogatives qui lui permettraient de formuler une proposition législative pour avancer sur ce dossier, "le Commissaire brouille les pistes aux yeux des consommateurs européens sur ses intentions d'agir en faveur de leur information, et sacrifie sur l'autel de l'orthodoxie libérale la transparence qui leur est due", a-t-elle déploré. Mme Le Brun a trouvé des soutiens au sein de l'exécutif bruxellois pour faire bloquer l'adoption du rapport de M. Borg, "renvoyé à plus tard".