Il est en cavale en compagnie de sa femme depuis la nuit des faits, le 26 septembre. Le maire d'Iguala, la ville où 43 étudiants ont disparu en une soirée macabre, est officiellement accusé d'avoir donné l'ordre d'attaquer ces jeunes gens venus manifester contre leurs conditions difficiles conditions de vie et d'apprentissage. Les autorités judiciaires mexicaines ont donc lancé mercredi un mandat d'arrêt contre lui.
43 disparus toujours pas retrouvés. Tout commence ce soir-là, quand les étudiants de l'Etat de Guerrero, dans le sud du Mexique, se réunissent à Iguala, pour manifester pour leurs droits. Les groupes de jeunes gens s'emparent de plusieurs autobus, mais l'opération tourne rapidement à la guérilla urbaine. Les forces de l'ordre répriment le mouvement avec une rare violence. Ce soir-là, on déplore six morts chez les manifestants, et pas moins de 43 disparus, dont le sort émeut le pays entier.
>> LIRE AUSSI : Des gangsters font disparaître 17 étudiants
Ils avouent l'assassinat et accusent le directeur de la sécurité de la ville. Depuis, deux membres d'un gang local ont reconnu avoir tué 17 d'entre eux lors de cette fameuse soirée. En effet, les témoins qui ont assisté à la répression affirment que les forces de l'ordre étaient épaulées par un groupe d'"hommes armés non-identifiés", dont les deux gangsters interpellés faisaient partie. Les deux hommes, affiliés au groupe Guerreros Unidos, reconnaissent l'assassinat de 17 étudiants et accusent directement le chef de la sécurité publique de la ville d'Iguala d'avoir commandité l'opération.
L'enquête avance. Les autorités judiciaires ont procédé à l'arrestation de 52 personnes, dont une quarantaine de policiers, mais n'ont pas pu retrouver trace des étudiants ni arrêter les cerveaux du crime, ni en déterminer les motivations.
Le maire d'Iguala a pris la fuite. Les tueurs ont fait descendre les étudiants d'un autobus, "se sont emparés de 17 d'entre eux pour les transférer vers les hauteurs d'une colline située à proximité où ils ont des fosses clandestines et où ils disent les avoir abattus", a affirmé le procureur Blanco, en charge de l'enquête. Le directeur de la sécurité et le maire de la commune ont pris la fuite juste après cette nuit mortelle. Ils sont activement recherchés par la police.
>> LIRE AUSSI : Où sont passés les disparus d'Iguala ?
C'est la raison pour laquelle les manifestants ont incendié ce mercredi soir la mairie d'Iguala. Un moyen de venger la disparition des leurs, et de marquer un peu plus leur défiance envers un pouvoir soupçonné d'avoir commandité le meurtre de 43 d'entre eux.