L'avertissement se veut "fort". L'Union européenne a adopté une nouvelle série de sanctions contre la Russie, pour contraindre le président Vladimir Poutine d'arrêter de soutenir les séparatistes de l'est de l'Ukraine. C'est la première fois que Bruxelles, qui a tergiversé pendant des mois sur le sujet et durci sa position après le crash du vol MH17 en Ukraine, adopte de telles sanctions économiques. Dans la foulée, Washington a également annoncé des sanctions.
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Le détail. L'accord trouvé par les Européens prive la Russie d'accès aux marchés financiers de l'UE, interdit les ventes d'armes, de technologies sensibles dans le domaine de l'énergie et de biens à double usage militaire et civil. Détail qui a son importance : les mesures prises ne seront pas rétroactives dans le domaine de la défense, ce qui signifie que la France pourra honorer son contrat de vente de deux porte-hélicoptères Mistral à la Russie. L'accord entrera en vigueur dès sa publication au Journal officiel de l'Union européenne.
L'UE a également décidé mardi de bloquer les avoirs de quatre hommes d'affaires russes proches du président Poutine, accusés de bénéficier de l'annexion de la Crimée ou de soutenir activement la déstabilisation de l'est de l'Ukraine. Elle va aussi sanctionner trois sociétés, dont une banque, sur la base des mêmes accusations.
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Washington a suivi. Les Etats-Unis ont également pris mardi de nouvelles sanctions financières, annoncées par Barack Obama lui-même. "Aujourd'hui, les Etats-Unis imposent de nouvelles sanctions sur des secteurs-clés de l'économie russe: l'énergie, l'armement, la finance", a-t-il déclaré, saluant les mesures similaires prises par l'UE qui démontrent, selon lui, que les Européens perdent patience avec le président russe, Vladimir Poutine.
Dans le détail, les Etats-Unis interdisent désormais aux Américains d'effectuer certaines transactions avec la VTB, deuxième banque de Russie, la Banque de Moscou, qui est une de ses filiales, et la Banque agricole russe, premier prêteur de l'agriculture russe. Les secteurs de l'énergie, de la défense et de la finance sont également visés, avec la suspension d'exportations.