Ils refusent d'abandonner les condamnés dans le couloir de la mort. Ambassades et diplomates ne sont pas les seuls à tenter désespérément de retarder l'issue fatale. Si la France a réussi à obtenir un sursis pour Serge Atlaoui, condamné à mort par la justice indonésienne pour une affaire de trafic de drogue, neuf autres détenus étrangers et indonésiens ont appris samedi qu'ils allaient être exécutés mardi. Une annonce insoutenable pour les militants et activistes indonésiens, réunis lundi dans un jardin à l'abri des regards. Ingénieurs, avocats, ils sont une poignée de militants à s'être retrouvés pour étudier les ultimes recours possibles pour éviter le pire. Tous se disent effrayés par la détermination avec laquelle leur gouvernement va exécuter neuf hommes et femmes.
Une honte et une régression pour leur pays. "C'est un vrai scandale, neuf exécutions en une seule nuit ce sera le plus gros peloton d'exécution de notre histoire. Si la France a réussi à obtenir ce revirement de notre gouvernement, alors nous lançons un appel mondial pour les autres détenus", s'indigne une chercheuse. Comme maigre espoir, cette scientifique et ses amis se raccrochent au sursis inattendu accordé à Serge Atlaoui. A ses côtés, une juriste ne décolère pas : elle est furieuse de l'image que l'Indonésie montre d'elle-même au monde entier. "C'est évident que le gouvernement doit se réveiller et arrêter de montrer que notre système judiciaire va exécuter des gens peut-être innocents. Quelle régression pour l'Indonésie". Tristement lucide sur l'issue de sa démarche cette délégation essayera une dernière fois de retarder cette course contre la mort, mardi matin elle déposera un recours devant la Cour suprême.
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