Les chiffres ne sont pas rassurants. Loin de là. Les cas de cancers dans le monde devraient s'accroître à un rythme bien plus soutenu que l'accroissement naturel de la population, avec une augmentation évaluée à 75% d'ici à 2030, selon une étude publiée vendredi dans la revue médicale The Lancet Oncology.
"Nous prévoyons, au niveau mondial, des hausses annuelles des taux des cancers colorectaux, des cancers du sein et de la prostate et pour les pays les plus riches des cancers du poumon pour les femmes", selon l'étude dirigée par le Dr Freddie Bray, du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC/IARC), organisme dépendant de l'OMS et dont le siège est à Lyon.
20,3 millions de cancers en 2030
Alors que la population de la planète devrait passer de sept milliards d'habitants en 2012 à 8,3 milliards en 2030, le nombre des personnes atteintes d'un cancer devrait lui grimper de manière plus rapide. Il devrait ainsi passer de 12,7 millions en 2008 à 20,3 millions en 2030. Une situation encore plus alarmante dans les pays les plus pauvres où les cas de cancer bondiront de 93%. Quant au nombre de morts de cette maladie, il devrait passer de 7,6 millions en 2008 à 13,2 millions en 2030.
Seule bonne nouvelle, le nombre des cancers de l'estomac et du col de l'utérus devrait globalement diminuer. Dans les pays riches, il devrait en être de même avec les cancers du poumon chez les hommes. Cette étude qui a utilisé les données de Globocan, une base de données du CIRC sur les cas de cancers dans les 184 pays, prévoit aussi la baisse des cancers d'origine infectieuse comme ceux du col de l'utérus et du foie.
Des cancers liés au développement
Mais ce recul sera plus que compensé par la poussée du nombre des cancers du côlon et du rectum, de ceux du sein et de la prostate. "Certains cancers semblent nettement associés au niveau de développement socio-économique", souligne l'étude.
A l'inverse, dans les pays en voie de développement, les cancers du col de l'utérus constituent la principale cause de mort de cette maladie. Ils devraient néanmoins diminuer de 2% par an au niveau mondial d'ici à 2030. Celui des cancers du sein s'accroîtra en revanche de 2%.