"Il pourrait y avoir conflit d'intérêt" entre le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne si la ministre française de l'Economie prenait la tête de l'institution, a estimé lundi Agustin Carstens, rival direct de Christine Lagarde. "Nous aurions une situation où les emprunteurs domineraient une institution créancière. Je pense que c'est un problème qu'il faut examiner", a-t-il souligné. Les pays européens, dont la Grèce, l'Irlande et le Portugal, sont aujourd'hui de loin les plus grands emprunteurs au FMI.
Le FMI "doit être légitime dans le sens où l'impartialité entre Etats membres prévaut, où il n'y a pas de faveurs faites à certaines régions, et où la représentation des pays est bien équilibrée", a affirmé le gouverneur de la Banque du Mexique, à l'issue d'une rencontre avec le secrétaire du Trésor américain.
Agustin Carstens a argumenté contre la perpétuation de la mainmise de l'Europe sur le poste, qui dure depuis 1946, notant que "depuis 2005 au moins", il était convenu qu'il fallait mettre un terme à l'accord entre Etats-Unis et Europe pour se partager les postes de président de la Banque mondiale et de directeur général du FMI.
Agustin Carstens a pour rivaux déclarés au poste de directeur général du Fonds Christine Lagarde et le gouverneur de la Banque d'Israël, Stanley Fischer. Le FMI prévoit de désigner le successeur au Français Dominique Strauss-Kahn dans le courant du mois.