L'INFO. L'Iran finira bien par s'ouvrir à Facebook, mais pas avant "un certain temps", a affirmé le ministre iranien de la Culture, Ali Janati. Selon lui, l'Iran ne pourra pas interdire éternellement le réseau social. Quatre millions d'Iraniens sont déjà connectés au site de Mark Zuckerberg. "Je pense comme une partie de l'élite du pays qu'on ne peut pas enfermer les gens et empêcher quelque chose sous prétexte de défendre les valeurs islamiques", a-t-il dit. "La question du filtrage de Facebook fait partie des choses qui seront réglées après un certain temps", a ajouté le ministre.
Le fax, les magnétoscopes, et bientôt Facebook ? Après la révolution islamique de 1979, "le fax ou le magnétoscope avaient été interdits, ce qui apparaît ridicule aujourd'hui", a rappelé Ali Janati. Plusieurs responsables politiques sont eux-mêmes présents sur Facebook, dont le chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif et le guide suprême de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei.
L'Iran bloque l'accès à Twitter, Facebook, YouTube, ainsi qu'à de nombreux autres sites internet depuis les manifestations de 2009. Après la réélection controversée de Mahmoud Ahmadinejad, la révolte populaire s'est souvent organisée via les réseaux sociaux. Les principaux programmes pour contourner la censure (réseau virtuel privé ou pare-feu) sont aussi bloqués. Selon des chiffres officiels, plus de 30 millions d'Iraniens utilisent Internet.
Lever les barrières. Depuis son élection en juin, Hassan Rohani, religieux plus modéré que son prédécesseur, cherche à assouplir les restrictions politiques et culturelles, notamment en levant la censure sur les réseaux sociaux. "Six ministres sont membres du comité de filtrage", a ajouté Ali Janati. "Nous avons expliqué longuement qu'on ne pouvait pas dresser des barrières autour de nous". Ce comité supervise les restrictions contre certains réseaux sociaux mais aussi des sites pornographiques ou politiques jugés hostiles à l'Iran.
Autodafé limité. Le ministre a aussi assuré qu'un livre ne pourrait plus être interdit "à cause de son auteur", mais à cause de son contenu. "La publication de livres a des règles, s'il y a un problème, le livre est modifié ou sinon interdit, mais on regardera le livre et pas son auteur", pour accorder une autorisation de publication, a-t-il précisé.
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